1er décembre
Nos mortiers lisses ont envoyé 30 bombes sur les tranchées ennemies. Toutes ont bien porté. Pas de réponse de l'ennemi. Vers 23 h 30 on a entendu une violente détonation venant de la direction de Loivre. Des vibrations ont été ressenties dans les tranchées du cavalier de Courcy.
2 décembre
Dans la journée, le 90 et le 155 de la 52e DI ont tiré un assez grand nombre de coups dans la direction du bois de Soulains, ferme Modelier (?). Vers 15 h 00, une grosse colonne de fumée noire s'est élevée dans cette direction. Il est possible que ce soit un dépôt de munitions qui ait sauté. Remarqué de nombreux avions français allant dans la direction du nord est. À leur retour les Allemands ont tiré sans aucun résultat. À 16 heures relève. Le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le 1er va cantonner à Courcelles.
3 décembre
Les Allemands paraissent lancer des obus incendiaires sur les fermes où ils pensent qu'il existe de gros amas de paille. Ils ont brûlé un hangar plein à la Neuvillette et tentent sans résultat d'incendier une grande ferme dans la même localité. Vers 16 heures ils ont envoyé des obus semblables dans la direction de grosse meule de paille située au sud de Saint-Thierry. Sans résultat. Vers 18 h 00, un obus de gros calibre tombe sur la Verrerie. Maison trouée. À 20 heures les Allemands envoient une certaine quantité de boîtes à mitrailles sur les tranchées du Cavalier. Quelques obus de 120 tirés de Saint-Thierry sur la coupure nord de leurs tranchées amènent le calme absolu.
4 décembre
Entre 9 h00 et 10 h 00, les Allemands ont envoyé une quarantaine d'obus vers la Neuvillette sans but précis. À 10 h 00, une dizaine d'obus de 77 sont tombés sur la compagnie en réserve à la route nationale sans résultat. Vers la même heure de nombreux obus de 150 mm tombent dans la direction de Saint-Thierry, Merfy, Pouillon et vers Reims. À 16 heures relève. Le 1er bataillon vient à la Verrerie Le 2e va cantonner à Courcelles. Une patrouille a aperçu à 23 h 00 une section allemande près des tranchées sud-est du moulin de Courcy.
5 décembre
À sept heures deux patrouilles ont été envoyées sur les cavaliers de Courcy. Elles se sont avancées jusqu'à 20 m de la tranchée ennemie sans être éventées après avoir coupé les fils de fer sur leur passage. Un homme, le soldat LePoitevin de la 10e compagnie, s'offrit pour aller reconnaître si la tranchée était occupée. Il fut tué en coupant les fils de fer tout contre la tranchée. Il résulte de cette reconnaissance que la tranchée est à l'épreuve des gros projectiles. Elle est complètement recouverte. De ce même côté, les Allemands continuent à travailler en face de la gauche de nos tranchées. Ils ont agité un drapeau blanc et comme nos hommes se le montraient en se découvrant ils essuyèrent un feu nourri. Pas de blessés. Schrapnels et obus habituels. Sans dommage. Les Allemands sortent très peu de leurs tranchées. Des journaux qui leur avaient été envoyés ont été retrouvés tout près de leur tranchées. Les paquets étaient intacts. Dans l'après-midi, 30 bombes ont été envoyées sur les tranchées allemandes, ils nous ont répondu par des schrapnels et des grenades à fusil pareilles aux nôtres. Vers 23 heures nos patrouilles se sont approchées à moins de 80 m des tranchées ennemies. Elles ont reçu quelques coups de fusil. Pas de blessés.
6 décembre
16 heures, obus de 105 millimètres et de 88 sur la Verrerie. Pas d'accident.. À la même heure relève : Le 2e bataillon vient à la Verrerie Le 3e bataillon va cantonner à Courcelles. 21 h 30. Quelques obus de 88 sur la Verrerie, aucun mal. Nos patrouilles ont découvert un poste d'écoute ennemi. On tentera de l'enlever la nuit prochaine.
7 décembre
Notre mortier lisse de 15 cm envoie 30 bombes sur les tranchées ennemies au sud de la coupure. Ce tir est appuyé par le 120 de Saint-Thierry qui se règle d'après l'éclatement de nos bombes ; très bon tir. Journée tranquille au point de vue bombardement. Pendant la nuit des patrouilles sont envoyées dans les deux secteurs A droite. Une patrouille est parvenue jusqu'à la sape de la coupure nord de nos tranchées. Elle a rencontré un poste allemand tout contre. Coups de sifflets des Allemands, fusées éclairantes, une quarantaine de coups de feu tirés par l'ennemi. Deux blessés ramenés dans nos lignes. Le chef de patrouille a constaté qu'il n'y avait pas de fil de fer en avant de la sape sur le cavalier de Courcy (arête ouest). Il a reconnu les tranchées d'où sont partis les coups de fusil. A gauche. La patrouille envoyée dans la plaine a constaté la présence de trous de tirailleurs profonds servant de postes d'écoute inoccupés cette nuit. Fil de fer en avant des tranchées dont on n'a pu encore déterminer la profondeur. Le travail des patrouilles est rendu difficile par le mauvais temps. Les hommes sont souvent obligés de ramper dans les flaques d'eau.
8 décembre
Vers 11 heures quelques schrapnels sont tombés sur les tranchées du sous secteur de gauche, sans mal. De 9 h 00 à 12 h 00, les deux mortiers de 15 cm ont envoyé une cinquantaine de bombes à intervalles réguliers, variant de 15 à 30 minutes. Tirs très énervants pour l'ennemi. À 16 h 00, trois obus de 150 mm sur la Verrerie. Un cheval tué. Dans la journée un blessé par balle, légèrement. Le 120 a fait un très bon tir sur les tranchées ouest de la coupure et sur la coupure elle-même. À 16 h 30 relève. Le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le 1er va cantonner à Courcelles.
9 décembre
Journée calme à part quelques obus de 88 mm sur la Verrerie. Dans la soirée le régiment attend le 274e d'infanterie pour la relève. Vers minuit le mouvement de relève commence. Il se poursuivra pendant une partie de la nuit sans incident.
10 décembre
Les sections de mitrailleuses du 274e n’arrivent à la Verrerie que vers 5 heures du matin. Le régiment doit remplacer dans le secteur de Craonne les troupes de la 3e brigade du 1er CA dans la nuit du 11 au 12 décembre. Chaque bataillon du 36e relevé va immédiatement cantonner : le 1er bataillon et le TC à Tinqueux, le 2e à Champigny, le 3e et l’état-major du régiment à Tilhois. Le TR reste provisoirement à Muizon. Vers 11h00 le régiment quitte ses cantonnements de Tinqueux, Champigny et Tilhois, et va, en entier, cantonner à Prouilly. Le régiment y passe la nuit.
11 décembre
À 15h00, le régiment se met en marche pour relever le 73e dans le bois de Beau Marais. Il est 23h00 lorsqu’il arrive à ses emplacements. Le premier bataillon occupe le premier sous-secteur. Le troisième bataillon occupe le deuxième sous-secteur. Le deuxième est réservé à Chaudardes et Concevreux. Poste de commandement du colonel : bois de Beau Marais. CHR. Le TC à Ventelay et le TR à Montigny. Pendant la nuit un homme blessé par balle très légèrement.
12 décembre
Deux hommes blessés légèrement aux tranchées. Dans la matinée, quelques schrapnels sur les compagnies en réserve du sous-secteur numéro 2. Pas de blessés. Nuit calme.
13 décembre
Toujours quelques obus de 77 sur la réserve du sous-secteur numéro 2. Un cycliste d’une section de mitrailleuses blessé aux tranchées. Rien d’autre à signaler.
14 décembre
Les cuisines du sous-secteur numéro 2 ont reçu quelques salves de schrapnels. Un blessé grièvement. Un homme légèrement blessé aux tranchées. Nuit calme si ce n’est qu’à notre gauche un régiment voisin tire d’une façon continue.
15 décembre
Toujours quelques schrapnels sur la même réserve. Aucun mal. Dans la nuit, fusillade habituelle à gauche. À 16h00 relève du premier bataillon du sous-secteur numéro un par le deuxième bataillon.
16 décembre
Rien à signaler. Un cheval blessé par une balle perdue loin en arrière du front est immédiatement abattu. Nuit calme dans tout le secteur. Aménagement des tranchées, créneaux, renforcement des réseaux de fil de fer.
17 décembre
Un homme blessé par accident. Vers 15h00, quelques obus sur les compagnies en réserve dans le sous-secteur numéro deux. Pas d’accident. La batterie qui tire est signalée par le commandant de ce sous-secteur devant être située en arrière et à l’ ouest de Craonne. Rien à signaler pendant la nuit.
18 décembre
Le colonel relève de son emploi le lieutenant commandant l’artillerie de montagne. Le commandement est passé à un sous-officier. L’amélioration des tranchées, abris, sapes, etc. se fait d’une façon continue.
19 décembre
Journée calme à part les obus habituels sur les réserves des deux sous-secteurs. Pas de blessés. Retour du capitaine Trinité (2e compagnie), blessé au Châtelet le 22 août.
20 décembre
Dans la matinée, quelques obus aux environs du bataillon du 35e territorial et au poste du colonel. Aucun dégât. Une patrouille envoyé par le commandant du sous-secteur numéro 2 rend compte que Craonne est fortement occupé. Une légère avancée sera établie en avant de ce sous-secteur.
21 décembre
Vives canonnades à gauche vers la ferme Heurtebise par notre artillerie. Vers 22h00, vive fusillade et canonnade à la gauche du 2e étranger. À 23h00, la fusillade a cessé pour reprendre vers 1h00 du matin le 22. Très courte durée. Retour du capitaine Koch, blessé le 29 août à Landifay, et du sous-lieutenant Leleu évacué.
22 décembre
Rien à signaler. Toujours quelques obus sur les compagnies en réserve de sous-secteur. Un blessé légèrement dans les tranchées. Nuit calme. Deux reconnaissances ont été envoyées et ont rapporté des renseignements sur les positions ennemies. Retour sans incident.
23 décembre
Pas d’incident à signaler. Les travaux de perfectionnement des tranchées et abris poursuivent sans interruption. De même, la destruction des réseaux de fil de fer devant les ouvrages de l’ennemi s’effectue chaque fois qu’il est possible. Nuit également calme.
24 décembre
Dans la journée, un blessé légèrement par balle dans les tranchées. Deux blessés par éclats d’obus au 2ème bataillon. Vers 22h00, un fort convoi ennemi et signalé entre Craonne et Chevreux. Il ne fut pas inquiété, la liaison téléphonique ayant été supprimée par l’artillerie.
25 décembre
Vers 7h00, le colonel signale un nouveau convoi ennemi qui s’arrête une demi-heure à Corbeny. Pas un coup de canon tiré par notre artillerie. Dans la journée, un homme blessé légèrement par éclats d’obus. À 16h00, relève du 2ème bataillon par le 1er. Elle s’effectue sans aucun incident. Dans la nuit, une patrouille est poussée sur le bois du Bonnet Persan. Elle a pu s’approcher jusqu’à 15 mètres du bois. Le chef rend compte qu’il est occupé par environ 80 Allemands.
26 décembre
Dans la journée, quelques obus sur les tranchées et la réserve du sous-secteur numéro 2. Six hommes blessés tous légèrement ; trois de ces hommes n’ont que quelques contusions sans gravité et ne sont pas évacués. Vers 21 h quelques coups de canon. Pas de dégât.
27 décembre
Un homme du 35e territorial tué par des éclats d’obus vers 11h00. Dans la nuit, un homme blessé dans les tranchées occupées par le 1er bataillon.
28 décembre
Dans la matinée et une partie de l’après-midi quelques salves d’artillerie sur les tranchées. Pas de blessé. Vers 22h00, une fusillade avec mitrailleuse à gauche. Sans durée. Rien à signaler.
29 décembre
De 10h00 à 15h00, l’ennemi bombarde nos tranchées avec des obus de tous calibres. À midi, le colonel donne l’ordre au 90 d’ouvrir le feu. Ordinairement, quelques obus suffisent pour faire taire l’ennemi. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Trois obus de 155 TR sur un objectif choisi, huit sur un autre obtiennent le résultat cherché. Les batteries ennemies de Craonne et Chevreux se taisent, seule la batterie de Corbeny tire jusqu’à 16h00 sur le Mont Hermel. Deux tués, trois blessés au sous-secteur numéro un. Cinq blessés au sous-secteur numéro 2. Dans la nuit, salves de coups sur le Mont Hermel. Pas de blessé.
30 décembre
Dans l’après-midi, le 80 de montagne tire 30 obus sur les ouvrages sud de Chevreux. Le colonel donne au 90 l’ordre de tirer en même temps sur Chevreux. Le tir a donné les résultats attendus : une demi-heure après la fin du tir, les Allemands ont envoyé environ 80 obus de 77 sur la batterie de montagne sans résultat. Nuit calme. Rien à signaler.
31 décembre
Quelques obus répartis sur les tranchées de première ligne dans la direction des batteries. Pas de blessé. Vers 23h30, devant le front du secteur numéro un, le saillant nord-est du bois est attaqué par les Allemands qui sont aisément repoussée par le feu. Devant le secteur numéro 2, la fusillade part des tranchées allemandes mais personne ne sort. Notre ligne ne répond pas attendant un objectif à courte distance qui ne se présente pas. D’après un renseignement, les anglais du 2e étranger seraient sortis de leurs tranchées en chantant leur hymne national. Les Allemands ont ouvert le feu et répondu par l’hymne allemand. Rien d’important.
Dernière mise à jour
Cette page a été mise à jour le 15/12/2011 : mise en ligne de DECEMBRE et JANVIER 1915 et le 16/12/2011 FEVRIER 1916
17 oct. 2008
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