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Cette page a été mise à jour le 15/12/2011 : mise en ligne de DECEMBRE et JANVIER 1915 et le 16/12/2011 FEVRIER 1916

16 déc. 2011

Février 1916

1er février
Dans l'après-midi du 31, rien d'important à signaler.
Vers 19h20 une patrouille ennemie tente un coup de main sur PP de Payan Sud. Arrêtée par fusillade et grenades, la tentative a complètement échoué. Le brouillard très épais n'a pas permis de déterminer l'effectif de cette patrouille.
Tir des 58 néant. 16 bombes Cellerier, 10 bombes Aasen sur tranchées allemandes à l'ouest de la Ferme Brûlée point 580.
Pertes : un tué, trois blessés.

2 février
Après-midi du 1er, nuit et matinée du 2 calmes, bombardement intermittent de part et d'autre. Rien d'important à signaler.
Installation d'un poste de signalisation optique pour communiquer avec le PC du colonel du 36e. Organisation défensive de la lisière S du bois Touffu.
Tir des 58 néant. 10 bombes Cellerier et 10 grenades Aasen sur ouvrage à l'est de Filippi N du point 573.
Pertes : néant.

3 février
Après-midi du 2, nuit matinée du 3 calmes, canonnades intermittentes et réciproques.
Aucun événement important à signaler. Une de nos patrouilles a été prise dans une rafale d'artillerie allemande, un sergent et un homme ont été blessés par éclats.
16 bombes Cellerier et 10 grenades Aasen ont été tirées sur un ouvrage ennemi situé entre la Ferme Brûlée et le point 580.
Protection de la pièce du Bois Touffu par pose de 40 piquets et fil de fer barbelé ; même protection pour la pièce du bois des Cuisines.
Pertes : un sergent et un homme blessé par éclats d'obus.

4 février
Dans l'après-midi du 3 à 17h00, explosion d'un fourneau ennemi surchargé. Ce fourneau ne devait pas être chargé de poudre, peu de fumée, grande flamme et pas de gaz.
Résultat de l'explosion : l'entonnoir présente la forme d'une ellipse dont le grand axe, de 30 m environ, est orienté du NE au SO et situé à 25 m environ du saillant sud de Payan. La lèvre et plus élevée de notre côté que du côté ennemi. Nos nouvelles galeries B''' et D'' ont très peu souffert.
Le PP du saillant sud de Payan a été détruit et les tranchées y accédant recomblées sur 15 à 20 m de long. L'entrée de la galerie C'' est éboulée.
Pertes : Le PP occupant le saillant a été enseveli par les terres provenant de l'entonnoir. Elles s'élèvent à cinq ou six hommes pour l'infanterie.
Les écouteurs du génie venaient de quitter le réseau Payan-Rajon pour faire leur rapport quotidien au PC. La relève des travailleurs allait se faire à B''' et D'', le génie n'a donc aucune perte.
Mesures prises : un petit poste est immédiatement organisé à l'emplacement de l'ancien, des boyaux d'accès sont creusés par les sapeurs du génie, pendant que des travailleurs d'infanterie organisent la position avec l'aide du génie.
Nuit calme aucun incident à signaler dans la région Payan, coups de fusils isolés.
Matinée du 4, bombardements intermittents, rien d'important à signaler.
Pertes : un caporal, quatre hommes ensevelis par explosion de la mine. Un homme tué par balle.
(Mouvement du 2e bataillon, voir au 5 février)

5 février
Dans la soirée du 4 février à 20h00, un tir de 75 déclenché sur un convoi de ravitaillement dans Fay, a eu pour effet de faire fuir le convoi dans la direction Fay-Assevillers.
Nuit et matinée du 5 calmes, bombardement intermittent rien d'important à signaler.
Vers 11h15 un avion allemand après un combat avec l'un des nôtres un peu au Nord de Foucaucourt a été vu au PC du 36e s'abattant rapidement en s'enfuyant dans la direction NE-E, il paraissait atteint car il laissait échapper une fumée très visible à l'arrière. La 4e batterie sitôt prévenue a reçu l'ordre de diriger un tir progressif dans la direction de chute qui lui a été indiquée.
Tir des canons de tranchées
Canons de 240 : 20 bombes sur front 578-582.
Mortiers Aasen : cinq grenades sur ouvrages allemands au Nord de 573…
Mortiers xxxx : 10 grenades sur ouvrages allemands au Nord de 580.
Mortier Cellerier : 10 bombes sur ouvrages allemands au Nord de 579.
Pertes : un sergent blessé par éclats d'obus.
Le 4 février le 2e bataillon du 36e a reçu l'ordre de quitter ses cantonnements de Raincourt et à la Baraguette à 20h00 et de se porter sur Chuignes.
Les 5e, 6e et 8e compagnies relèvent les 2e et 3e du 129e.
La 7e compagnie va relever la 4e du 129e.

6 février
Bombardement intense par notre artillerie. Intermittent de la part de l'ennemi pendant toute la nuit et la journée du 6.
Tirs des mortiers : 240 : 15 bombes sur le front nord du bois des Fermes. Aasen : 15 : sur les ouvrages proches du point 573. Cellerier : 10 : sur les mêmes objectifs. Le génie signale la présence d'un fourneau de mine ennemi dans le rentrant de la corne S de Payan et Rajon.
Pertes : un homme du 26e territorial blessé par éclats d'obus.

7 février
Bombardement de l'ennemi toujours très violent.
Le 6 à 18 heures, une de nos mitrailleuses située au Bois Touffu a été mise hors d'état de servir par un obus. Tir des canons de tranchées. 240 : 20 bombes sur Bois des Fermes. Aasen : 33 bombes sur les ouvrages proches du point 580.
Pertes : un homme blessé par éclat d'obus.

8 février
Les deux compagnies de première ligne du bataillon Laullier (26e territorial) ont été relevées par deux compagnies du bataillon de Longchamps (26e territorial). La relève s'est terminée à 5h00 sans incident.
Canonnade violente dans le secteur nord de Dompierre. Rafales d'artillerie toute la nuit à intervalles espacés.
À la suite d'un tir de bombes Cellerier les allemands ont lancé trois fusées blanches, mais aucun tir de leur part n'a suivi.
À 3h00 effondrement d'un abri au Bois Touffu. Les hommes ont pu être dégagés sans être blessés.
Tir des mortiers : Aasen : 25 grenades sur les ouvrages proches du point 573.
Cellerier : huit bombes mêmes objectifs.
Pertes : un homme blessé par éclats d'obus.

9 février
Bombardement toujours très violent, surtout dans le secteur nord voisin de celui des Sapins.
Après une rafale de 75, à 17h55 (le 8), les Allemands ont lancé deux fusées blanches, et à 18h00 ils ripostaient par 15 coups de 88 sur la lisière du Bois Touffu et cinq coups de 105 sur le boyau Chaillot.
Tir des canons de tranchée : Cellerier : 25 bombes sur les ouvrages voisins du point 580.
Aasen : 10 bombes sur les mêmes objectifs.
Pertes : deux hommes blessés par éclats d'obus (26e territorial).

10 février
Des bruits de voiture ayant été entendus vers 19h00 (le 9), l'artillerie a exécuté un tir de 30 obus sur Fay, chemin orienté NS d'où venaient ces bruits. Des bruits analogues ont été entendus venant de Dompierre.
Tir des canons de tranchées : Cellerier : 7 bombes sur les ouvrages à l'est de Filippi. Aasen : 25 bombes sur même objectif.
Pertes : un homme tué, un homme blessé par éclats d'obus (26e territorial).
Les Allemands lancent toujours des fusées blanches (3) après le tir de nos mortiers de tranchées, et ce fait est suivi d'un tir de 77 et de 88.

11 février
Le génie à fait jouer à 1:10 un camouflet destiné à atteindre la galerie ennemie conduisant au fourneau de mine présumé au saillant de Rajon. L'opération s'est faite dans de bonnes conditions.
Rien d'important à signaler.
Pertes : un tué.

12 février
Les tirs de bombes venant du bois Triangulaire ont recommencé aujourd'hui. Un tir de représaille a été exécuté par le 75.
Tir des mortiers Cellerier : 19 bombes sur les ouvrages voisins du point 580. L'ennemi n'a pas riposté.
Pertes : un blessé (26e territorial) par éclat d'obus.

13 février
Nuit relativement calme. Les travaux de mine de l'ennemi ayant cessé, toutes les mesures ont été prises pour parer à un événement dans le secteur Payan-Rajon.
Tirs de mortier : Cellerier : 10 bombes sur les ouvrages proches du point 573.
Aasen : 25 grenades sur le même objectif.
L'ennemi à riposté par l'envoi de 11 torpilles.
Pertes : 36e : trois blessés (dont un sous-officier) : un par balle, deux par éclat d'obus.
26e territorial : un sous-officier blessé par éclat d'obus.

14 février
Nuit calme. Bombardement intermittent. À 18h56 (le 13), il a été aperçu de la tranchée Jeanny un dirigeable venant de l'est du saillant vers le SO.
Tir des mortiers : Cellerier : 10 bombes sur les ouvrages allemands entre les ouvrages blancs et la Ferme Brûlée.
Aasen : 10 grenades sur le même objectif.
240 : 10 coups sur le Bois Triangulaire et les ouvrages en face Filippi.
Pertes : un soldat blessé par éclat d'obus.

15 février
Le 36e et relevé par le 23e IC.
Les cantonnements du régiment sont répartis de la manière suivante :
Etat-major et 2e bataillon : Cerisy-Gailly
1er bataillon : Marcelcave
3e bataillon : Baraguette (provisoirement)
Compagnie de mitrailleuses de brigade et 1re compagnie de régiment : Cerisy-Gailly
2e compagnie de régiment : Macelcave
CHR, TC et TR : Cerisy-Gailly.
Toutefois le TC du 1er bataillon est avec son bataillon à Marcelcave.
10e brigade : Villers-Bretonneux. 5e DI : Méricourt.
Les unités arrivent vers 17h00 aux cantonnements. D'une façon générale ceux-ci sont très resserrés et beaucoup de chevaux sont à la corde.

16 février
Sans changement.

(Sur feuille détachée :

16 février : 1er bataillon : Marcelcave
2e bataillon : Cerisy-Gailly
3e bataillon : Baraguette

17 février : 1er bataillon : Domart sur Luce
2e bataillon : Cerisy-Gailly
3e bataillon : 9e et 10e : Domart sur Luce
1 e : Hangard
12e compagnie : Démuin

18 février : 1er bataillon : Mézières
2e bataillon : Mézières
3e bataillon : Villers aux Erables

17 février
Le 3e bataillon quitte la Baraguette et va occuper les cantonnements suivants :
EM et 1re compagnie : Hangard
EM et 1re compagnie : Démuin
EM et 2e compagnie : Domart sur la Luce.
Le 1er bataillon quitte Marcelcave et va cantonner à Domart sur la Luce ainsi que la 2e compagnie de mitrailleuses du régiment.

18 février
Changement de cantonnement. Départ à 7h30. Répartition des cantonnements :
EM, CHR et 3e bataillon : Villers-aux-Erables.
1er et 2e bataillon, 1re compagnie de mitrailleuses brigade et 2e compagnie mitrailleuses 36e : Mézières
1re compagnie mitrailleuses 36e : Courcelles (près Démuin)
10e brigade : Démuin.
La marche est rendue pénible par la pluie qui ne cesse pas depuis le départ jusqu'à l'arrivée aux cantonnements. Grande halte à Ignaucourt. Le régiment est installé vers 15h00.

19 février
À 6h00 départ des cantonnements. Le régiment va cantonner dans la région immédiatement à l'O d'Amiens.
EM, CHR, 1er bataillon : Renancourt
2e bataillon, compagnie mitrailleuses brigade et 2e compagnie mitrailleuses 36e : Pont de Metz
3e bataillon, première compagnie mitrailleuses 36e : Montières
TC : Renancourt (TR également)
10e brigade : Pont de Metz
5e DI : Saleux.
Grande halte à Longneau . Arrivé aux cantonnements vers 15h00.

20 février, 21 février, 22 février, 23 février, 24 février
Mêmes cantonnements.

25 février
Le 3e bataillon et la 2e compagnie de mitrailleuses du 36e cantonnés à Montières quittent ces cantonnements dans l'après-midi pour se rendre à Briquemesnil.

26 février
Les unités du 36e cantonnées à Renancourt-Pont de Metz vont occuper les localités ci-après :
EM, CHR, 1er bataillon et compagnies mitrailleuses de brigade : Seux
3 compagnies 2e bataillon : Floxicourt
1 compagnie du 2e bataillon (7e), 3e bataillon, 1re et 2e compagnies mitrailleuses 36e : Briquemesnil.
Le déplacement est rendu très pénible par la neige.
Grande halte près de Bovelles. Remise de la médaille militaire à l'adjudant Saint-Martin et de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au capitaine Deligny.

(En marge : pour le 27 février voir page suivante après le 2 mars)

28 février
Changement des cantonnements :
EM, CHR, 3e bataillon, 2e compagnie mitrailleuses 36e : Hétomesnil
1er bataillon, mitrailleuses brigade et 1re compagnie de mitrailleuses du 36e : Lihus
2e bataillon : Conteville

29 février
Changement de cantonnement :
EM, CHR, 2e bataillon, 2e compagnie de mitrailleuses du 36e : Noirémont
1er bataillon, mitrailleuses de brigade, première compagnie de mitrailleuses du 36e : Reuil-sur-Brêche
3e bataillon :la Neuville-Saint-Pierre

15 déc. 2011

Janvier 1916

1er janvier 1916
Journée calme. Soirée plus agitée : coups de fusil nombreux et quelques obus sur les têtes des sapes. Notre artillerie a exécuté un tir de représaille (huit obus) sur le point 592 et des tirs de réglage (29 obus).
Pertes : un blessé par éclat d'obus (36e) ; un blessé par balles (26e territorial).

2 janvier 1916
Dans la soirée du 1er, relève du 2e bataillon par le 3e : terminée à 21h00 sans incident. Au cours de la nuit, l'ennemi a lancé environ 200 grenades à fusil dans le secteur Rajon. Le matin, à 6h00, une patrouille ennemie de cinq à six hommes a attaqué un petit poste de trois soldats dans le ravin Fontaine - Fay, à l'extrémité sud du boyau de Galles. Deux soldats ont été blessés grièvement à coups de grenades, le 3e a été fait prisonnier. La demi-section voisine immédiatement alertée a ouvert le feu mais l'ennemi a disparu.
Pertes : trois blessés par grenades, un prisonnier.

3 janvier
Pendant toute la nuit des mitrailleuses ennemies ont tiré régulièrement toutes les demi-heures une dizaine de cartouches sur le front de la compagnie du Plateau. Nos patrouilles n'ont constaté aucune activité de la part de l'infanterie ennemie, mais on essuyait des coups de feu.
Tirs de 58 : six bombes de 16 kilos et quatre de 50 sur la maison de garde et les tranchées nord du bois de Fay.
Pertes : un blessé par balle (26e territorial).

4 janvier
Journée assez calme : quelques bombes et obus sur nos tranchées de première ligne. Notre artillerie a fait des tirs de réglage (18 obus).
Pertes : un tué par balle, deux blessés légèrement par balle.

5 janvier
À 16h30 à la Baraguette (bataillon au repos) un soldat portant une caisse de grenades Besozzi tombe. La caisse fait explosion tuant un caporal et blessant six soldats de la 5e compagnie : le maréchal des logis qui surveillait la corvée est également blessé.
Nuit calme. Quelques grenades ont été échangées vers 20h00.
Pertes aux tranchées : un caporal tué par balles, un soldat blessé par balles.

6 janvier
Vers 22h00, une patrouille allemande se dirigeant vers le petit poste de gauche de la dent Filippi a été reçue à coups de fusils et de grenades.
Tirs du 58 : à 10h00, 4 bombes de 16 kilos sur mitrailleuses 28/31 et à 10h40 trois bombes de 16 kilos également sur le même point (représailles). Pertes : un blessé par balles.
Le 4 janvier, il a été installé dans le secteur Rajon- Filippi un poste d'écoutes téléphoniques jusqu'à présent aucune conversation allemande n'a été surprise.

7 janvier
Nuit calme. La relève du 2e bataillon du 26e territorial par le 3e s'effectue sans incident.
Tirs des 58 : 7 bombes de 16 kilos sur mitrailleuses 28/31 et sept de 16 kilos sur minnenwerfer du bois des Fermes.
Pertes : deux blessés : un par balle (36e), un par éclat d'obus (26e). Aucune conversation allemande n'a été surprise.

8 janvier
À la suite d'un tir de nos 58, l'ennemi a riposté en envoyant une torpille dans le secteur du Verger : cette torpille tue deux hommes d'un petit poste (18h45). Aucune conversation allemande n'a été surprise au poste d'écoute du Philippi.
Tir des 58 : 6 bombes sur les minnenwerfers du bois des Fermes, cinq bombes sur mitrailleuses 28/31 entre 18h00 et 19h00.
Pertes : deux tués par torpille au 26e territorial.

9 janvier
Nuit et journée calmes. Rien d'important à signaler. Pertes : deux tués par balles, deux blessés : un par grenade à fusil, un par balle. Aucune conversation allemande surprise.

10 janvier
À 9h30, le génie a fait jouer un camouflet dans la région de Jeanny. Les résultats paraissent satisfaisants. Aucun n'incident à signaler.
À 13h15 hier, un ballon observatoire (Drachen) s'est élevé dans les lignes ennemies d'un point situé au nord des derniers bâtiments nord de Fay. La tombée de la nuit n'a pas permis d'observer la descente de ce ballon.
Il a été remarqué qu'il se dégageait par instants une fumée intense d'une tranchée de première ligne ennemie (pente nord du ravin Fay-Fontaine). Cette tranchée semble n'avoir jamais été atteinte par notre artillerie.
Il est signalé qu'un lance-bombes paraît avoir été installé à la lisière ouest du bois des Fermes dans la direction du point 592.
Tirs des 58 : néant, par contre huit bombes ont été lancées par nos mortiers Cellerier de la tranchée du bois Touffu sur la première ligne ennemie.
Pertes : deux blessés par balles.

11 janvier
L'ennemi a montré une certaine nervosité hier. Coup de fusil et grenade à fusil. Le génie a fait jouer des camouflets dans de bonnes conditions. La fumée signalée hier s'élevant de la tranchée de première ligne a été observée pendant toute la journée.
Tirs de 58 : 6 bombes de 16 kilos sur les tranchées et abris de mitrailleuses au sud de la ferme de Fay.
Six bombes de 16 kilos sur un minnenwerfer devant la ferme de Fay. Les résultats semblent très satisfaisants. 15 bombes Cellerier sur les lignes ennemies.
Pertes : un blessé par balles (26e territorial).

12 janvier
Aucun fait important à signaler.
Tirs de 58 : 13h15 (le 11) huit bombes de 16 kilos sur la ferme de Fay ; 14h00 (le 11) 12 bombes de 16 kilos sur les emplacements des trois minnenwerfers devant la ferme de Fay.
De 15h00 à 16h00 : deux bombes de 50 kilos sur les mêmes objectifs. Il semble que deux de ces minnenwerfers ont été mis hors de combat.
Pertes : deux blessés par grenades (l'un très légèrement). On a remarqué une mitrailleuse allemande qui tire très fréquemment. Elle paraît située au sud de la maison du garde.

13 janvier
Dans la première partie de la nuit, calme absolu. Vers 2h00, le petit poste de la corne sud de Payan a été l'objet d'un coup de main de l'ennemi, mais celui-ci éventé dès sa sortie du parapet fut arrêtée par la fusillade et rentra immédiatement dans son petit poste. Il y avait une huitaine d'Allemands et notre petit poste était occupé par un caporal et quatre hommes.
Tirs des 58 : à 13h30 (le 12), 12 bombes de 16 kilos sur ferme de Fay. L'ennemi a répondu par minnenwerfer. Deux bombes de 50 kilos ont été envoyées à titre de représailles sur ce minnenwerfer. À 15h30 huit bombes de 16 kilos sur les travaux au nord de la ferme.
La mitrailleuse indiquée hier semble située à 50 m au sud du point 585.

14 janvier
Le 2e bataillon relève le 3e dans le secteur. Cette relève s'effectue sans incident et est terminée à 16h00 (le 13). Nuit calme. Par deux fois vers 4h00, une patrouille allemande évaluée à cinq hommes a tenté de sortir de la tranchée en avant de la partie sud-ouest du saillant Payan. Ces deux tentatives ont complètement échoué.
Tir de 58 : à 16h00, huit bombes de 50 kilos sur la ferme de Fay.
Pertes : deux blessés par balles. À partir d'aujourd'hui le front Payan-Bois Touffu est occupé par trois compagnies au lieu de deux. La 4e compagnie du bataillon occupant ce secteur est maintenue au bois des Cuisines.

15 janvier
Aucun événement important à signaler. Tir intermittent de mitrailleuses sur le saillant Rajon.
Pertes : un blessé par éclat d'obus (26e territorial).

16 janvier
Nuit calme. Rien à signaler.

17 janvier
À la tombée de la nuit (le 16), le génie a fait jouer un camouflet en avant de la dent Filippi. Les résultats semblent satisfaisants.
À 22h00 les Allemands ont lancé une fusée multicolore à la suite de laquelle une patrouille de quatre hommes est sortie de leur ligne face à la dent Filippi et s'est dirigée sur notre petit poste sud de la dent, en lançant des grenades. Le petit poste à riposté par des coups de fusils et des grenades et l'a mise en fuite. Presque aussitôt les Allemands ont lancé deux boîtes à mitraille sur la dent Filippi.
À 2h30, une autre patrouille allemande a tenté une attaque à la grenade sur le petit poste nord de l'extrémité de la dent Filippi. Ce petit poste a également repoussé la patrouille au moyen de grenades.

18 janvier
Tir intermittent de mitrailleuses (bois Touffu) et de grenades à fusil (Filippi).
Tir des 58 : 4 bombes de 50 kilos entre bois Triangulaire et cratère Rajon. Deux bombes 16 kilos sur bois Triangulaire.
Pertes : un tué (36e) par grenades, un blessé léger (26e territorial) par éclat d'obus.

19 janvier
Journée et nuit calme.
Le génie a fait jouer un camouflet à 4h00 entre le saillant sud de Payan et Rajon.
Un coup de main a été tenté par une patrouille de la 7e compagnie sur le petit poste ennemi de la corne NE du bois Touffu. L'opération a échoué par suite de la forte occupation des lignes allemandes.
À 11h30, tir de concentration de l'artillerie française sur les premières lignes ennemies entre les points 564 et 573 (environ 800 m de front).
Prennent part à ces tirs : les 5e et 8e batteries du 43e. La 48e batterie de 95, 3 pièces de la 43e batterie de 95, trois sections de 58. Fin du tir à 12h05.
Pertes : un tué, un blessé.

20 janvier
À la suite du bombardement de notre artillerie hier, les Allemands ont riposté violemment. On peut estimer à environ 200 le nombre de projectiles de tous calibres qu'ils ont lancés dans le secteur Payan. Dans le bois Touffu, ils ont surtout envoyé du 77. Pas une seule torpille. Tous les projectiles étaient des obus (77,88 ou 150).
Nuit calme. Rien à signaler important.
Pertes : un blessé par obus.

21 janvier
Nuit est assez agitée. Les Allemands ont beaucoup tiré.
Tir des 58 : à 16h40 (le 20) 20 bombes de 16 kilos sur les petites postes ennemies en avant de la dent Filippi. À 10h00, 20 bombes de 16 kilos sur les mêmes objectifs. À la suite de ce bombardement l'artillerie a riposté avec des 77,88 et 105 sur la tranchée Joly et les environs du boyau Pain (?). Bombardement intense mais court.
Pertes : un tué par grenade, trois blessés : deux par grenades, un par balle (au 36e), un blessé par éclat d'obus (26e territorial).

22 janvier
Dans chaque bataillon relève intérieure s'effectue sans incident.
Fusillade intense pendant la nuit. Une mitrailleuse ennemies placée vers Dompierre balaye la route de Fontaine depuis le ravin dès la tombée de la nuit.
Pendant toute la nuit, toutes les demi-heures, un obus de 77 passe et va tomber, semble-t-il, vers la route de Chuignes venant de Fay.
Pendant toute la nuit également deux pièces ont tiré à intervalles réguliers des salves de deux coups dans la direction Chuignolles et Proyart. Ces pièces font un bruit ressemblant beaucoup à celui du 75.
Tir des 58 : 6 bombes de 16 kilos à 10h50 sur les postes avancés allemands en face de la dent Filippi.
Le génie signale que les chantiers ennemis ont repris leur activité.

23 janvier
À 23h00, le génie a fait jouer un camouflet entre Payan et Rajon, aucun incident.
Une rafale de 75 a été déclenchée aussitôt après à 200 m Nord du point 569. Les Allemands ripostent avec du 105.
Tir des 58 : 15 bombes de 16 kilos sur les petits poste ennemis en avant de la dent Filippi.

24 janvier
Vers 23h00, une patrouille ennemie a été vue dans le secteur du verger entre le cratère Sud et le boyau du Bois Carré. Elle a été dispersée par le feu de nos sentinelles.
Vers 23h30 une deuxième patrouille allemande au sud de Payan a été dispersée par le feu de nos sentinelles. À 1h00 bombardement de 77 et 105. Les trois sections de mitrailleuses ont exécuté des tirs sur des emplacements provisoires.
Tir des 58 : à 15h30,8 bombes de 16 kilos sur le petit poste avancé (cratère de la dent Filippi). À 8h00, huit bombes de 16 kilos sur le même objectif.
Pertes : un blessé grave par balle (26e territorial).

25 janvier
Nuit calme. Fusillade intermittente. Quelques torpilles sont tombées sur les tranchées Joly et au Verger. Bombardement assez violent, mais un peu moins qu'hier.
Une patrouille de la 8e compagnie ayant rencontré une patrouille ennemie (trois hommes) sur sa gauche a tenté de la couper, mais les Allemands se sont enfuis, le mouvement ayant été dévoilé par la lueur d'une fusée partie des lignes allemandes.
Tir des 58 : à 15h05 5,10 bombes de 16 kilos sur le cratère devant Filippi. À 7h30 neuf bombes de 16 kilos même emplacement.
On signale toujours d'épaisses et nombreuses fumées dans les premières lignes ennemies du côté de Fay.

26 janvier
Vers 21h30 une patrouille ennemie ayant tenté de sortir devant Payan S a été dispersée par le feu de notre petit poste.
Tir des 58 : à 8h10,6 bombes de 16 kilos sur le cratère de la dent Filippi. À 8h15, 6 bombes sur le même objectif. Deux postes d'écoute ennemis ont été détruits par ces tirs.
Entre minuit et 1h00 il a été aperçu feu jaune-rouge fixe d'abord, mobile ensuite semblant provenir d'une lanterne de signalisation. Direction : petit poste allemand de la mitrailleuse située en face Filippi.

27 janvier
À 17h15 l'ennemi a envoyé quatre bombes venant du NE de Fay sur le boyau de Galles, tuant un sergent et un caporal et blessant légèrement un adjudant et un soldat.
Une de nos mitrailleuses a fait taire ce matin à 5h00 la mitrailleuse ennemie de la dent de Filippi qui tirait dans la direction de la route de Foucaucourt.
À 17h15, notre artillerie à exécuté un tir de représaille sur le bois Triangulaire (15 explosifs).
Tir de 58 : à 8h00 12 bombes de 16 kilos sur petit poste allemand du bois Triangulaire.
Fumées sur toute la ligne ennemie, renforcement en sac à terre des ouvrages allemands de la dent de Filippi, en particulier l'abri où se trouve la mitrailleuse qu'on a fait taire.
À 2h00 du matin bruits de voiture très marqués dans la direction de la sortie sud-est de Fay.
Un minnenwerfer ennemi est repéré à l'angle SO du bois des Fermes x= 32 840 y = 543.140 à environ 100 m à l'est du 2 de 528 (carte 1/20000).
Pertes : deux tués, deux blessés.

28 janvier
Nuit agitée nombreux coups de fusils et grenades. Les travailleurs plaçant du fil de fer sur la pente sud dent de Filippi ont dû cesser le travail à trois reprises successives surpris par une fusillade répétée. Devant la tranchée Jeanny un seul réseau brun a pu être placé, l'ennemi tirant continuellement et envoyant de nombreuses fusées.
À 7h30, tout le secteur a été soumis à un violent bombardement avec projectiles de tous calibres et obus lacrymogènes. Ce bombardement a peu porté sur les premières lignes, il était principalement dirigé sur la ligne de soutien, bois des Cuisines, Foucaucourt, aux abords immédiats du PC du colonel commandant le groupement Jèze, dans le ravin situé à 200 m au nord de Foucaucourt et sur les hauteurs de la Baraguette, ce bombardement à intensité variable s'est terminée vers 17h00. Dans le bataillon de gauche, les tranchées Payan-Rajon ont peu souffert, celles du bois Touffu et du ravin sont détériorées ainsi que celles du secteur Filippi, en particulier la tranchée Joly.
Dans le bataillon de droite, peu de dégâts. Aucun tir de 58. 41 bombes Cellerier ont été tirées sur les ouvrages blancs (sud de Filippi).
Pertes : un officier blessé légèrement, un homme tué et 10 hommes blessés par éclat d'obus.

29 janvier
Nuit calme, les réseaux de fil de fer et les tranchées ont été remis en état ; de 13h00 à 17h30 nouveau bombardement sur tout le groupement Jèze avec des alternatives d'intensité et d'accalmie.
À 23:50,3 torpilles sont tombées dans le boyau de Galles, ni pertes ni dégâts importants.
Vers 22h45, deux patrouilles en mission à la lisière du bois Touffu et dans le Verger ont entendu un convoi (à 3 ou 4 kilomètres) dans la direction de Fay, le roulement semblait indiquer un convoi d'artillerie.

30 janvier
Nuit du 29 au 30 et journée du 30 calmes.
À 5h10 et à 8h00, tirs de barrage de notre artillerie devant le bataillon de gauche.
Tir de 58 : néant, 24 bombes Cellerier sont tirées sur les tranchées allemandes situées au sud est du point 580.
Pertes : un homme évacué pour surdité provoquée par éclatement d'obus.

31 janvier
Pendant la nuit du 30 au 31 bombardement intermittent des bataillons de première ligne plus particulièrement de celui de droite sur lequel 200 obus de 77 et 88 sont tombés de 18h30 (le 30) à 4h00.
Tire des 58 néant.
Mortier Cellerier huit bombes, mortiers tasen (?) cinq bombes (tir de réglage sur abri de mitrailleuse au nord du point 573).
Pertes : trois hommes blessés par balles.

Décembre 1915

1er décembre - 2 décembre - 3 décembre - 4 décembre
Même cantonnement

5 décembre
Manœuvres de division (brigade contre brigade) avec inspection de la 5e DI par le général Dubois, commandant la VIe armée. Combat d'avant-garde au nord de Rouvrel.

6 décembre - 7 décembre
Même cantonnement.

8 décembre
Manœuvre de cadres avec inspection du général Foch, commandant le groupe des armées du Nord. Y assistent : les commandants de bataillons et un commandant de compagnie par bataillon. Brigade contre brigade. Même endroit que celle du 5 décembre.

9 décembre
Reconnaissance par les officiers du secteur que le 36e doit occuper.

10 décembre
À 6h00, le 36e quitte ses cantonnements de Gentelles et Cachy pour venir occuper le secteur Dompierre-Fay en remplacement du 5e d'infanterie. La relève s'effectue dans l'après-midi sans incident.
Répartition des unités du régiment :
deux bataillons en première ligne (2e bataillon à droite, 3e bataillant à gauche) ;
un bataillon en réserve à Fontaine-les-Cappy.
Le bataillon de réserves détache une compagnie à la Redoute de la cote 99 (la 1ère) et une compagnie dans le secteur du 26e territorial (à droite du 36e) au verger (la 3e compagnie).
PC du colonel : Chuignes.
TC : Chuignolles. TR : Proyart. 10e brigade : Cappy.

11 décembre
Relève des compagnies de mitrailleuses de la 12e brigade par celles de la 10e brigade. Cette relève ne donne lieu à aucun incident à signaler.
Les abris, les boyaux et les tranchées de tout le secteur sont dans un état pitoyable, les pluies ayant causé un grand nombre d'éboulements et nécessiteront de longs travaux de réfection.
Pertes de la journée : un homme tué et deux blessés.

12 décembre - 13 décembre
Rien à Signaler. Pertes : un homme tué.

14 décembre
Le premier bataillon relève le troisième dans le sous-secteur de gauche. Ce mouvement terminé à 19h00 se produit sans incident. Pertes : un tué.

15 décembre
Rien à Signaler.

16 décembre
Violents bombardements par des torpilles dans le sous-secteur de droite (5e compagnie). L'une d'elle tombant sur un abri le défonce et engloutit trois caporaux et sept hommes. Une autre en tue encore deux.
Pertes de la journée : 13 hommes.

17 décembre
Le génie fait exploser deux camouflets (9h15, et 9h45) dans le saillant de la Sucrerie. Pas d'incidents.
Les travaux de déblaiement destinés à permettre de retrouver les corps des hommes ensevelis hier par l'explosion de la torpille ne donnent aucun résultat.
L'engin en question était extrêmement puissant et d'un modèle nouveau. Il n'a éclaté qu'après avoir pénétré dans le gourbi et a produit un entonnoir de 10 m de diamètre sur 4 à 5 m de profondeur.

18 décembre
Aucun incident à signaler. Les travaux de déblaiement permettent de retrouver le corps d'un caporal. Les autres hommes ensevelis ont dû être absolument volatilisés.

19 décembre
Éboulement d'un abri à la Redoute de la cote 99. Un homme blessé.
À 13h00, exercices d'alerte.

20 décembre
Nuit calme. Vers 18h00 les Allemands ayant essayé de causer, il leur est répondu par des feux de salve et quelques grenades.
Pertes : deux blessés (un par balle, un par obus).

21 décembre
Bombardement assez violent : à la compagnie occupant la région Mulberry, effondrement de quelques abris (torpilles). Aucune Pertes. Dans la région de Rajan une torpille ensevelit trois hommes (tués). La compagnie que le 36e détachait au verger, dans le secteur du 26e territorial, est relevé par une compagnie de ce régiment. Le mouvement s'effectue sans incident. Le front du 36e est étendu de 100 m sur la droite (S).
À 9h00 le génie fait jouer un camouflet.
Pertes de la journée : 3 tués (torpille).

22 décembre
Au boyau de Venise, deux abris effondrés par les tirs des torpilles ennemies. Aucun accident.
Vers 22h00, une patrouille signale un groupe de trois ou quatre Allemands, à 40 m de la tranchée abandonnée, sur le prolongement du boyau de Mulberry.
Tirs de notre artillerie. Entre 10h30 et 12h00, tirs de représaille sur le bois Triangulaire (32 obus). Vers 15h00, 12 obus sur la lisière de Dompierre. À 16h00, cinq obus explosifs et neuf fusants sur le cimetière de Dompierre.
Les canons de 58 ont lancé 32 bombes de 16 kilos sur le cimetière et la Maison brûlée. Toutes ont éclaté.
Pertes : néant.

23 décembre
Nuit calme. Le 2e bataillon a relevé le 1er dans la soirée. Relève terminée sans incident à 20h30.
Notre artillerie entre 15h00 et 16h00 a tiré 18 obus dont 12 explosifs sur le Bois noir et six explosifs sur le cimetière de Dompierre.
Dans la journée les canons de 58 ont lancé 45 bombes dont 2 de 90 kilos, neuf bombes de 16 kilos sur le minnenwerfer du Bois des Fermes, 10 sur le point 28/26, 10 sur le minnenwerfer du Mail, 12 à titre de représailles sur le cimetière, six dont deux de 50 kilos.
Pertes : un blessé par balle.

24 décembre
Bombardement violent entre 14h00 et 16h30 sur la tranchée de Mulberry et le ravin de Fontaine ; entre 15h00 et 16h00, torpilles. Les sapes offensives ont été bombardées, la sape 4 en particulier a été bouleversée. Quelques éboulements se sont produits dans le boyau Mulberry. Tirs de notre artillerie : à 13h00, 13 coups explosifs sur le Bois Vert, à 20h00, cinq obus explosif même objectif. Tir de réglage sur le cimetière de Dompierre et la Maison Brûlée.
Tirs des canons de 58 :13 bombes sur le minnenwerfer de la tranchée du Mail et sur le cimetière de Dompierre.
Pertes : deux blessés par éclat d'obus.

25 décembre
Les Allemands ont montré quelque nervosité pendant la nuit en lançant, sans succès d'ailleurs, un assez grand nombre de grenades. Quelques Allemands ont essayé de s'approcher du poste d'écoute de la dent de Filippi. Ils ont été repoussés. Quelques obus sont tombés sur nos sapes offensives.
Notre artillerie a lancé 25 obus sur les tranchées lisières de Dompierre.
Canons de 58 : à 13h00,10 bombes sur la tranchée du Mail. L'ennemi a répondu par des obus de divers calibres, 77,105,150. À 16h00, 9 bombes sur le cimetière.
Pertes : un tué par balles dans le travail des sapes, un blessé par balle.

26 décembre
Journée et nuit calmes. Les Allemands ont cherché à entrer en conversation avec nous au saillant de Payan en offrant des cigarettes ; nous leur avons envoyé des coups de fusil. Les travailleurs des sapes reçoivent constamment des balles. Pertes : néant.
Le 36e reçoit l'ordre de changer de secteur, la relève doit avoir lieu dans la nuit du 26 au 27. Les reconnaissances sont faites dans la journée du 26.

27 décembre
À 11h00, le génie a fait exploser un camouflet dans le saillant de Filippi. Aussitôt l'explosion, notre artillerie prévenue a déclenché une rafale de 160 obus sur les tranchées allemandes. Par suite d'un retour de gaz, sept sapeurs ont été asphyxiés.
Dans la nuit rafale de 77 sur nos sapes.
Canons de 58 : 17 bombes entre 15h00 et 16h30 sur le cimetière de Dompierre et l'emplacement du minnenwerfer à gauche du Mail.
Pertes : un tué par obus.

28 décembre
Vers 22h00, le génie a fait jouer un camouflet à la face sud du saillant de Payan. Tout s'est passé normalement. Nuit calme.
La relève prescrite pour le 28 s'est effectuée sans incident. Le 2e bataillon prend le front compris entre la lisière sud du Bois Commun et le saillant 60 m au sud de la lisière sud du Bois Touffu (liaison au nord avec le 322e territorial, au sud avec le 2e bataillon du 26e territorial). Le 1er bataillon du 36e occupe le front entre rentrant 600 m nord de la route nationale de Foucaucourt et la lisière sud du château ; il passe sous les ordres du commandant du 26e territorial commandant le sous secteur sud de Foucaucourt. Le 3e bataillon passe en réserve de division : deux compagnies dans les baraques Adrian à la Baraguette (1300 m Ouest de Foucaucourt), deux compagnies et état-major du xxx à Rainecourt.
Le régiment et le 26e territorial sont sous les ordres du colonel commandant la 9e brigade, commandant le secteur de Foucaucourt (PC à Proyart).
Le lieutenant-colonel commandant du 36e commande le sous-secteur nord.
Un bataillon du 36e (deux compagnies en ligne sur le front ci-dessus mentionné ; deux compagnies en deuxième ligne au bois des Cuisines) et un bataillon du 26e territorial (deux compagnies en ligne, front compris entre les 2e bataillon et le 1er bataillon du 36e, et deux compagnies à Foucaucourt.
PC : lieutenant-colonel commandant 36e Foucaucourt : route du Chuignes, maison à l'ouest du clocheton).
TR, TC, CHR à Proyart. Les sections de mitrailleuses sont restées dans le secteur de Dompierre.
Pertes : trois blessés par balles.

29 décembre
Quelques torpilles sur la tranchée Jeanny. De 9h00 à 11h00 l'artillerie allemande se montre active : des rafales d'obus tombent sur les tranchées du Bois commun, sur le xxx et sur le Bois Touffu. Riposte du 75 : 12 obus sur le Bois Triangulaire .

30 décembre
Activité assez marquée de l'artillerie ennemie. Tirs de représaille sur le bois Triangulaire : 10 bombes de la section n° 1 de mortiers de 58 sur le bois des Fermes. La compagnie du génie 3/4 signale que le bombardement par torpilles apporte un retard considérable dans l'exécution des travaux de mines. Le lieutenant colonel commandant le secteur demande l'attribution au secteur du 36e de deux autres sections de canons de 58 n°2.
Pertes : un blessé léger par obus.

31 décembre
Bombardement des tranchées du plateau. Plus particulièrement sur le boyau de Mitrailleuses. Quelques torpilles sont tombées à proximité du boyau de Galles et de Filippi ainsi que quelques rafales de 77.
Artillerie française. Rafales de représailles sur le bois Triangulaire : quelques obus sur des travailleurs allemands aperçus à 800 m S de Dompierre.
Pertes : néant.
Le bombardement par torpilles continue à gêner les travaux de la compagnie du génie dans la zone Payan - Filippi.

19 oct. 2008

Octobre 1914

1er octobre
Le 36e relève dans les tranchées, à 18 h 30, le 39e d'infanterie, qui les occupait. Pas un coup de fusil dans la nuit du 1er au 2. Pas un coup de canon dans la journée du 2. On entend une canonnade lointaine vers gauche.

2 octobre
Occupation par le régiment des tranchées de Saint-Thierry. Pas un coup de canon dans la journée. On entend une canonnade lointaine vers gauche.

3 octobre
Occupation des tranchées de Saint-Thierry.

4 octobre
Occupation des tranchées de Saint-Thierry. Le soir le régiment est relevé et reprend ses cantonnements à Merfy. Aucun incident.

5 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy.

6 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy.

7 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy toute la journée. Le soir, le régiment occupe à nouveau les tranchées de Saint-Thierry. Les compagnies des tranchées et réservées sont rendues à leurs emplacements à 18 heures 45.
La compagnie de la route nationale et la section qui lui adjointe installées à 20 h 15. Aucun incident. Les Allemands envoient journellement une vingtaine d'obus répartis sur l'ensemble du secteur, qui ne font aucun mal.

8 octobre
Occupation par le régiment des tranchées de Saint-Thierry. Rien à signaler.

9 octobre
Occupation des tranchées de Saint-Thierry.

10 octobre
Occupation des tranchées de Saint-Thierry. Le régiment est relevé dans la soirée et reprend ses cantonnements à Merfy. Rien à signaler.

11 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy.

12 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy. À deux heures du matin, le premier bataillon quitte Merfy pour aller remplacer à Chenay les deux bataillons du 129e qui vont occuper la ferme de Luthernay.

13 octobre
Cantonnement bivouac à Merfy.
Le 36e occupe à nouveau les tranchées de Saint-Thierry, sous secteur nord, des 18 heures. Dans la nuit du 13 aux 14, la 9e compagnie qui se trouve près de la route nationale établit des troupes de tirailleurs à l'est de la route de façon à pouvoir être réuni pas une tranchée dont la direction pourra être battue par la pièce établie en caponnière à la Neuvillette. On ne peut s'enfoncer qu'à 60 cm. Une tranchée de 60 m de longueur est établie au nord du chemin de la route nationale à Courcy, deux éléments de 30 mètres séparés par des intervalles de 30 mètres, au sud de la _ route [?] (200 m environ de la route nationale).

14 octobre
Occupation de tranchées de Saint-Thierry. On approfondit les tranchées en avant de la route nationale. Rien à signaler.

15 octobre
Occupation des tranchées de Saint-Thierry. Aucun incident.

16 octobre
Le régiment occupe les tranchées de Saint-Thierry. Dans la soirée, il vient occuper entre les cavaliers de Courcy et la route nationale les emplacements des 327e et 243e.
La répartition est la suivante.
Troisième bataillon : 2 compagnie dans les tranchées en avant de la route nationale (à l'est du chemin la Verrerie-Courcy). 1 compagnie aux cavaliers Courcy. 1 compagnie à la Verrerie. 1 section de mitrailleuses aux cavaliers Courcy avec la compagnie qui s'y trouve.
Premier bataillon : 2 compagnies dans les tranchées (ouest du chemin la Verrerie-Courcy se reliant au 129e). 1 compagnie sur la route nationale. 1 compagnie à la Verrerie. 2 sections de mitrailleuses à la Verrerie.
Deuxième bataillon : en réserve à Courcelles.
Le régiment reçoit un nouveau renfort 252 hommes de troupe et de deux officiers (active). Le régiment est à 12 compagnies. Son effectif est de 2400 hommes et de 50 officiers.

17 octobre
Le régiment occupe le même secteur. Le 129e n'a encore construit aucune tranchée en avant de la route nationale. La compagnie la plus avancée à la route nationale. Rien à signaler.

18 octobre
Aucun changement dans les emplacements occupés par le 36e. Le 129e a commencé la tranchée à 200 m en avant de la route nationale sur le prolongement de celle occupée par le 39e.
Les éléments à gauche du 36e seront abandonnés et reportés en avant de façon à se relier avec le 129e. Rien à signaler.

19 octobre
À 16 h, un obus de 75 tiré par le régiment d'artillerie et tombée sur les tranchées occupées par la 7e compagnie est a fait trois tués et sept blessés.
À quatre heures du matin a eu lieu la relève : le deuxième bataillon va cantonner à Courcelles. Le deuxième bataillon vient à la Verrerie.

20 octobre
Deux coups de canon tirés par l'artillerie française le Saint-Thierry. Les obus sont tombés à 2 m de la tranchée du 1e bataillon. Personne n'est atteint.

21 octobre
Rien à signaler sur le front du régiment.
À quatre heures du matin, le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le 1e va cantonner à Courcelles.

22 octobre
Rien à signaler. Journée calme. Nuit calme.

23 octobre
Quelques obus tombés un peu en arrière de la ceci.
Le capitaine Roy, le lieutenant Le Rasle et le sous-lieutenant Guérin reviennent sur le front.
À 16 heures, le 1e bataillon vient à la Verrerie. Le 2e va cantonner à Courcelles.

24 octobre
Dans la nuit du 23 aux 24 de nouvelle tranchée sont commencées un peu en avant les anciennes. Toujours quelques coups de fusil de la part de l'ennemi.
Un homme est tué par une balle perdue pendant qu'il enterrait un soldat trouvé dans le cavalier de Courcy. Rien d'autre à signaler.

25 octobre
Quelques obus de gros calibre (150 mm) ont éclaté aux environs immédiats du groupe d'artillerie placés près de Trois Fontaines. Aucun dommage. Les trous formés sont bien moindres dimensions que ce que faisaient les mêmes s'obus au début de la campagne et il y a peu de temps.
À 16 heures, le 2e bataillon vient à la Verrerie. Le 3e va cantonner à Courcelles.

26 octobre
Dans la nuit du 25 au 26 très violente canonnade lointaine sur notre gauche. Très violente fusillade lointaine sur notre droite. Dans la matinée soixantaine d'obus tombés aux environs du bois de Chauffour. Vers 16 h 00, 20 obus environ en avant de Saint-Thierry, en avant et en arrière de la route nationale. Rien à signaler dans le secteur du régiment.

27 octobre
Deux hommes blessés peu grièvement dans les tranchées. Retour du commandant Wiart qui prend le commandement du premier bataillon. À 16 heures le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le premier va cantonner à Courcelles.

28 octobre
Vers 19 heures fusillade assez nourrie vers Thil. Rien à signaler dans le secteur du 36e.

29 octobre
Une batterie de 77 à canonné une partie des tranchées occupées par le régiment. Le bombardement a duré de 21 heures à 24 heures. Aucun blessé.
Peu d'activité de la part de cette batterie qui envoyait une salle de deux coups tous les quarts d'heure.
Pas un coup de fusil dans le secteur.
À 16 heures, le 1e bataillon vient à la Verrerie, le 2e va cantonner à Courcelles.

30 octobre
Violente canonnade dans le lointain à droite.
Arrivée du lieutenant L'Honoré.

31 octobre
La canonnade lointaine vers la droite a repris vers 5 h 30. Elle a cessé à 6 h 15.
Pas un coup de canon, pas un coup de fusil sur le front du 36e. À 16 heures le 2e bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

18 oct. 2008

Novembre 1914

1er novembre
Une section de mitrailleuses été placée sans abri dans les tranchées de la route nationale, battant de front et de flanc les tranchées et croisant ses feux par une pièce avec ceux de la section placée en flanquement aux Cavaliers.
Vers 18 h 30, une patrouille ramène trois prisonniers.

2 novembre
Dans la nuit, vers deux heures, une de nos patrouilles met en fuite une patrouille ennemie et ramène un prisonnier blessé.
Dans la matinée un homme de la 8e compagnie est tué par une balle allemande.
À 16 heures le 3e bataillon vient à la Verrerie, le premier va cantonner à Courcelles.

3 novembre
Les batteries ennemies tirent une vingtaine d'obus. Objectif probable : la batterie de 3 fontaines. Tir trop court. Le groupe du 11e à envoyé quatre ou cinq salves sur des batteries du passage en dessous. Elles se taisent.
Vers 20 heures les Allemands envoient des boîtes à mitrailles sur les tranchées.
19 coups de canons les firent taire. À 21 h 30 tout était fini.

4 novembre
Vers 21 heures, fusillade assez nourrie dans la direction est, durée 15 minutes. Quelques coups de canons ennemis sur les tranchées, le 90 du secteur de la 52e division d'infanterie répond peu vivement. À 21 h 30 tout cesse.
Rien à signaler dans le secteur du régiment.
Des patrouilles sont allées reconnaître les deux meules au sud du moulin pour essayer de prendre les soldats ennemis qu'on y croit en poste aux écoutes. Il n'y avait personne. À 18 heures le premier bataillon vient à la Verrerie, le 2e va cantonner à Courcelles.

5 novembre
Très bon tir du 120 sur la coupure des Cavaliers où sont les tranchées ennemies.
Vers 20 heures, canonnade de l'ennemi sur la Neuvillette, la Verrerie, au nord et à l'est et à l'ouest de ces localités, même sur Courcelles. Gros obus et schrapnels. Pas de blessés. Nous avons repéré au son une batterie de schrapnels qui était établie près du pont du champ de courses. Quelques obus de 75 l'on fait taire. Il était 21 h 30.

6 novembre
Rien à signaler sur le front du régiment.
À 18 heures le deuxième bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

7 novembre
Vers 18 h, un roulement de voiture est signalé. Un convoi important ou de l'artillerie passe sur le pont du champ de courses se dirigeant vers Courcy. Entente immédiate entre la Verrerie, l'artillerie de 3 fontaines le 120 de Saint-Thierry.
Le 11e tire le premier. Les voitures semblent arriver à l'entrée de Courcy. Au 3e ou 4e coup, arrêt immédiat du convoi. Les obus tombent juste. À partir de ce moment l'on n'entendit plus que le bruit de voitures isolées. Le 120 à son tour tire sur Courcy et le port de la Verrerie. Vers 20 h 30 l'ennemi amène deux batteries de campagne à la coupure où sont leurs tranchées. Pendant une heure les pièces envoient des schrapnels sur la Verrerie, le port et les environs. Aucun autre incident.

8 novembre
Vers 20 heures, canonnade habituelle de l'ennemi jusqu'à 21 heures, canonnade plus nourrie à laquelle notre artillerie ne pas répondue. À 23 h 15 vive fusillade sur le front du 129e qui gagne ma compagnie de gauche, cette fusillade est très vive de la part des Allemands. Nombreux obus ennemis devant le sous-secteur de gauche.
Le 11e tire une soixantaine d'obus. Peu à peu fusillade et canonnade cessent. À 0 h 30 tout est fini.
Pertes : deux morts, sept blessés.
À 18 heures avaient eu lieu la relève. Le 3e bataillon vient à la Verrerie et le 1er bataillon va cantonner à Courcelles.

9 novembre
Rien à signaler dans le secteur du 36e.

10 novembre
Des perfectionnements sont apportés aux abris est tranchées du régiment. Les travaux, constants, se poursuivent très activement pendant la nuit.
À 18 heures relève. Le premier bataillon vient à la Verrerie, le deuxième va cantonner à Courcelles.

11 novembre
Vers 10 heures quelques obus de 150 paraissent dirigés sur la batterie des 3 fontaines sans résultat. Vers 15 heures, la Verrerie et bombardé. Une maison voisine que celle qu'occupe le colonel est éventrée. Pas accident, sauf un enfant blessé.
À 15 h 30 les Allemands reportent leurs tirs sur les batteries des 3 fontaines. Trop court. À 15 h 50 tout est terminé.
Dans la journée une patrouille signale des travailleurs ennemis creusant une tranchée sur le talus intérieur des cavaliers de Courcy du côté du canal. Sa tranchée aurait été tracée à 100 m en avant de celle occupée actuellement.

12 novembre
Après entente avec l'artillerie une action est décidée pour empêcher l'ennemi de s'installer si près de nos tranchées et surtout lui interdire l'accès d'une position de laquelle il pourrait prendre d'enfilade nos tranchées de plaine.
Cette action se produit une heure avant le petit jour. Le tir d'efficacité de l'artillerie est de 12 obus. Au 12e tiré une demi-section se porte sur la tranchée de gauche.
On reconnut alors que cette soi-disant tranchée n'était que le prolongement de la sape de la tranchée déjà existante.
On trouva quelques outils à 30 m et en avant de la tranchée. La patrouille se heurta au réseau de fil de fer complet de l'ennemi.
Le jour étant arrivé, elle se retira.
En résumé les Allemands n'ont pas avancé. La situation reste la même. À 18 heures relève. Le deuxième bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

13 novembre
Le perfectionnement des sapes, tranchées et abris est continu. Dans le secteur rien à signaler.

14 novembre
À 16 heures la relève à lieu, le 3e bataillon vient à la Verrerie, le premier va cantonner à Courcelles. Pas d'incident.

15 novembre
Pendant la nuit l'adjudant Houette, parti en reconnaissance, est blessé par un feu de salve et reste aux mains de l'ennemi.

16 novembre
Deux obus de 105 ont éclaté à proximité du poste de commandement du colonel. Un homme tué, huit blessés.
À 16 heures, le premier bataillon vient à la Verrerie, le deuxième va cantonner à Courcelles.

17 novembre
Quelques obus dans l'après-midi entre la Neuvillette et la Verrerie. Sans résultat.

18 novembre
Vers 6 h 15 les Allemands envoient quelques coups de 77 puis une trentaine de boîtes à mitrailles sur nos tranchées. Le 11e d'artillerie les a fait taire par une dizaine d'obus. Le 120 de Saint-Thierry à profité de cette occasion pour envoyer huit obus en plongée sur les tranchées du Cavalier. Bons résultats. Toute la matinée de nombreux avions survolent nos lignes. À 16 heures le 2e bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

19 novembre
Le colonel prescrit qu'en cas de bombardement chaque compagnie du bataillon devra prendre des formations diluées dans les parcs à proximité des cantonnements.
Dans la journée cinq obus de 150 mm sont tombés dans la Verrerie. Personne de blessé.
Vers 22 h, un autre obus de 150 tombe à environ 30 m du poste du colonel. Sans résultat.

20 novembre
À 16 heures le 3e bataillon vient à la Verrerie, le premier va cantonner à Courcelles.
Vers 22 h 30 une dizaine de schrapnels arrosent la gauche de notre ligne de tranchées. Pas d'accident.

21 novembre
À 9 h 00, 3 obus de gros calibre sur la Verrerie. Deux maisons trouées, pas d'accident.
Vers 13 heures, deux obus, un court et un long. Pas de dégâts.
Un blessé par balles ennemies aux tranchées.
Dans l'après-midi, les Allemands ont arboré un drapeau blanc de leur tranchée de la coupure. L'ennemi n'étant pas sorti de sa tranchée nous n'avons donné aucune suite à cette manifestation.
Dans la nuit quelques obus à deux reprises différentes. Pas d'accident.

22 novembre
À 9 h 30 quatre obus : une maison trouée, un civil tué, un soldat blessé légèrement. À 11 h 00, une maison trouée. Personne blessé.
À 15 h 00, un obus tombe dans la même maison que le matin. Pas d'accident. À 16 heures relève.
Le premier bataillon vient à la Verrerie. Le deuxième va cantonner à Courcelles.

23 novembre
Dans le courant de la journée obus entre la Verrerie et la Neuvillette. Vers 19 heures, 20 obus tous en direction sur le poste du colonel mais courts de 100 m.
Le 2e groupe du 11e d'artillerie a tiré quelques rafales d'obus sur les tranchées ennemies du sud du moulin de Courcy.

24 novembre
Dans la matinée un des mortiers lisses de 150 mm a envoyé six bombes sur les tranchées allemandes. Le tir est dirigé par M. le capitaine Besnier.
Le premier essai a donné d'assez bons résultats.
Dans le courant de l'après-midi nouvelle application, 16 bombes ont été envoyées. En augmentant les charges on est arrivé à faire tomber une bombe à 50 m au nord de la coupure.
Une autre est tombée dans une tranchée, les Allemands l'ont évacué en fuyant. Les hommes dans nos tranchées ont immédiatement ouvert le feu sur eux.
L'ennemi à répondu par une quarantaine de schrapnels dirigés sur les Cavaliers, car l'emplacement du mortier est indiqué nettement à l'ennemi par l'énorme fumée que dégage le coup.
Les deux mortiers sont installés sur le haut du cavalier. Pour tromper l'ennemi sur leur situation exacte un abri est construit sur le flanc est du Cavalier sur lequel ils tireront en pure perte.
À 16 heures relève. Le 2e bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

25 novembre
À 11 heures obus habituels, sans mal.
Les mortiers ont tiré dans l'après-midi quatre bombes. Pas de réponse des canons ennemis.
Vers 16 h 30, deux obus sur la Verrerie. Pas d'autres dégâts que de nombreux carreaux cassés.

26 novembre
À huit heures, 50 obus de tous calibres petits, moyens et gros tombant à proximité et dans la Verrerie. Aucun blessé.
11 h 30. 15 obus de 88 mm, beaucoup n'éclatent pas. Pas d'accident.
14 h 30. 40 obus de même calibre sans résultat.
Vers 16 heures relève.
Le 3e bataillon vient à la Verrerie, le 1er va cantonner à Courcelles.
À la même heure, 40 nouveaux obus toujours sans résultat.
Dans la journée nos mortiers ont tiré quatre bombes sur les tranchées ennemies.

27 novembre
Vers 14 heures, 20 obus de 150 mm tombent aux environs de la Verrerie. Pas d'accident.
Le soir, notre 120, de Saint-Thierry, a canonné la redoute au sud du moulin de Courcy, où l'on voyait des travailleurs ennemis réparer les dégâts causés antérieurement par ce même 120. Tir très bon.

28 novembre
Vers 10 heures quelques obus sont tombés dans la Verrerie sans atteindre personne.
Dans la journée nos mortiers ont envoyé six bombes sur les tranchées ennemies.
À 16 heures relève. Le 1er bataillon vient à la Verrerie, le 2e va cantonner à Courcelles.

29 novembre
Huit heures, quelques schrapnels sur la Verrerie. Trop longs.
À 12 heures, cinq obus de 150 mm, un tué, six blessés.
Le bombardement continue jusqu'à la nuit sans autres pertes.
À 16 h 30 tout est terminé. Dans la nuit, à intervalles fixes (une heure quelquefois plus) des obus de gros calibre sont tombés au sud-est de la Verrerie, rive est du canal.

30 novembre
À 7 heures nos deux mortiers, tirant ensemble, ont envoyé 30 bombes sur les tranchées ennemies. Toutes bien arrivées est bien éclatées.
L'artillerie ennemie n'ayant pas répondu, le groupe du 11e des 3 Fontaines et le 120 de Saint-Thierry n'ont pas eu à intervenir.
Vers 16 heures, le 2e bataillon vient à la Verrerie, le 3e va cantonner à Courcelles.

17 oct. 2008

Décembre 1914

1er décembre
Nos mortiers lisses ont envoyé 30 bombes sur les tranchées ennemies. Toutes ont bien porté. Pas de réponse de l'ennemi. Vers 23 h 30 on a entendu une violente détonation venant de la direction de Loivre. Des vibrations ont été ressenties dans les tranchées du cavalier de Courcy.

2 décembre
Dans la journée, le 90 et le 155 de la 52e DI ont tiré un assez grand nombre de coups dans la direction du bois de Soulains, ferme Modelier (?). Vers 15 h 00, une grosse colonne de fumée noire s'est élevée dans cette direction. Il est possible que ce soit un dépôt de munitions qui ait sauté. Remarqué de nombreux avions français allant dans la direction du nord est. À leur retour les Allemands ont tiré sans aucun résultat. À 16 heures relève. Le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le 1er va cantonner à Courcelles.

3 décembre
Les Allemands paraissent lancer des obus incendiaires sur les fermes où ils pensent qu'il existe de gros amas de paille. Ils ont brûlé un hangar plein à la Neuvillette et tentent sans résultat d'incendier une grande ferme dans la même localité. Vers 16 heures ils ont envoyé des obus semblables dans la direction de grosse meule de paille située au sud de Saint-Thierry. Sans résultat. Vers 18 h 00, un obus de gros calibre tombe sur la Verrerie. Maison trouée. À 20 heures les Allemands envoient une certaine quantité de boîtes à mitrailles sur les tranchées du Cavalier. Quelques obus de 120 tirés de Saint-Thierry sur la coupure nord de leurs tranchées amènent le calme absolu.

4 décembre
Entre 9 h00 et 10 h 00, les Allemands ont envoyé une quarantaine d'obus vers la Neuvillette sans but précis. À 10 h 00, une dizaine d'obus de 77 sont tombés sur la compagnie en réserve à la route nationale sans résultat. Vers la même heure de nombreux obus de 150 mm tombent dans la direction de Saint-Thierry, Merfy, Pouillon et vers Reims. À 16 heures relève. Le 1er bataillon vient à la Verrerie Le 2e va cantonner à Courcelles. Une patrouille a aperçu à 23 h 00 une section allemande près des tranchées sud-est du moulin de Courcy.

5 décembre
À sept heures deux patrouilles ont été envoyées sur les cavaliers de Courcy. Elles se sont avancées jusqu'à 20 m de la tranchée ennemie sans être éventées après avoir coupé les fils de fer sur leur passage. Un homme, le soldat LePoitevin de la 10e compagnie, s'offrit pour aller reconnaître si la tranchée était occupée. Il fut tué en coupant les fils de fer tout contre la tranchée. Il résulte de cette reconnaissance que la tranchée est à l'épreuve des gros projectiles. Elle est complètement recouverte. De ce même côté, les Allemands continuent à travailler en face de la gauche de nos tranchées. Ils ont agité un drapeau blanc et comme nos hommes se le montraient en se découvrant ils essuyèrent un feu nourri. Pas de blessés. Schrapnels et obus habituels. Sans dommage. Les Allemands sortent très peu de leurs tranchées. Des journaux qui leur avaient été envoyés ont été retrouvés tout près de leur tranchées. Les paquets étaient intacts. Dans l'après-midi, 30 bombes ont été envoyées sur les tranchées allemandes, ils nous ont répondu par des schrapnels et des grenades à fusil pareilles aux nôtres. Vers 23 heures nos patrouilles se sont approchées à moins de 80 m des tranchées ennemies. Elles ont reçu quelques coups de fusil. Pas de blessés.

6 décembre
16 heures, obus de 105 millimètres et de 88 sur la Verrerie. Pas d'accident.. À la même heure relève : Le 2e bataillon vient à la Verrerie Le 3e bataillon va cantonner à Courcelles. 21 h 30. Quelques obus de 88 sur la Verrerie, aucun mal. Nos patrouilles ont découvert un poste d'écoute ennemi. On tentera de l'enlever la nuit prochaine.

7 décembre
Notre mortier lisse de 15 cm envoie 30 bombes sur les tranchées ennemies au sud de la coupure. Ce tir est appuyé par le 120 de Saint-Thierry qui se règle d'après l'éclatement de nos bombes ; très bon tir. Journée tranquille au point de vue bombardement. Pendant la nuit des patrouilles sont envoyées dans les deux secteurs A droite. Une patrouille est parvenue jusqu'à la sape de la coupure nord de nos tranchées. Elle a rencontré un poste allemand tout contre. Coups de sifflets des Allemands, fusées éclairantes, une quarantaine de coups de feu tirés par l'ennemi. Deux blessés ramenés dans nos lignes. Le chef de patrouille a constaté qu'il n'y avait pas de fil de fer en avant de la sape sur le cavalier de Courcy (arête ouest). Il a reconnu les tranchées d'où sont partis les coups de fusil. A gauche. La patrouille envoyée dans la plaine a constaté la présence de trous de tirailleurs profonds servant de postes d'écoute inoccupés cette nuit. Fil de fer en avant des tranchées dont on n'a pu encore déterminer la profondeur. Le travail des patrouilles est rendu difficile par le mauvais temps. Les hommes sont souvent obligés de ramper dans les flaques d'eau.

8 décembre
Vers 11 heures quelques schrapnels sont tombés sur les tranchées du sous secteur de gauche, sans mal. De 9 h 00 à 12 h 00, les deux mortiers de 15 cm ont envoyé une cinquantaine de bombes à intervalles réguliers, variant de 15 à 30 minutes. Tirs très énervants pour l'ennemi. À 16 h 00, trois obus de 150 mm sur la Verrerie. Un cheval tué. Dans la journée un blessé par balle, légèrement. Le 120 a fait un très bon tir sur les tranchées ouest de la coupure et sur la coupure elle-même. À 16 h 30 relève. Le 3e bataillon vient à la Verrerie. Le 1er va cantonner à Courcelles.

9 décembre
Journée calme à part quelques obus de 88 mm sur la Verrerie. Dans la soirée le régiment attend le 274e d'infanterie pour la relève. Vers minuit le mouvement de relève commence. Il se poursuivra pendant une partie de la nuit sans incident.

10 décembre
Les sections de mitrailleuses du 274e n’arrivent à la Verrerie que vers 5 heures du matin. Le régiment doit remplacer dans le secteur de Craonne les troupes de la 3e brigade du 1er CA dans la nuit du 11 au 12 décembre. Chaque bataillon du 36e relevé va immédiatement cantonner : le 1er bataillon et le TC à Tinqueux, le 2e à Champigny, le 3e et l’état-major du régiment à Tilhois. Le TR reste provisoirement à Muizon. Vers 11h00 le régiment quitte ses cantonnements de Tinqueux, Champigny et Tilhois, et va, en entier, cantonner à Prouilly. Le régiment y passe la nuit.

11 décembre
À 15h00, le régiment se met en marche pour relever le 73e dans le bois de Beau Marais. Il est 23h00 lorsqu’il arrive à ses emplacements. Le premier bataillon occupe le premier sous-secteur. Le troisième bataillon occupe le deuxième sous-secteur. Le deuxième est réservé à Chaudardes et Concevreux. Poste de commandement du colonel : bois de Beau Marais. CHR. Le TC à Ventelay et le TR à Montigny. Pendant la nuit un homme blessé par balle très légèrement.

12 décembre
Deux hommes blessés légèrement aux tranchées. Dans la matinée, quelques schrapnels sur les compagnies en réserve du sous-secteur numéro 2. Pas de blessés. Nuit calme.

13 décembre
Toujours quelques obus de 77 sur la réserve du sous-secteur numéro 2. Un cycliste d’une section de mitrailleuses blessé aux tranchées. Rien d’autre à signaler.

14 décembre
Les cuisines du sous-secteur numéro 2 ont reçu quelques salves de schrapnels. Un blessé grièvement. Un homme légèrement blessé aux tranchées. Nuit calme si ce n’est qu’à notre gauche un régiment voisin tire d’une façon continue.

15 décembre
Toujours quelques schrapnels sur la même réserve. Aucun mal. Dans la nuit, fusillade habituelle à gauche. À 16h00 relève du premier bataillon du sous-secteur numéro un par le deuxième bataillon.

16 décembre
Rien à signaler. Un cheval blessé par une balle perdue loin en arrière du front est immédiatement abattu. Nuit calme dans tout le secteur. Aménagement des tranchées, créneaux, renforcement des réseaux de fil de fer.

17 décembre
Un homme blessé par accident. Vers 15h00, quelques obus sur les compagnies en réserve dans le sous-secteur numéro deux. Pas d’accident. La batterie qui tire est signalée par le commandant de ce sous-secteur devant être située en arrière et à l’ ouest de Craonne. Rien à signaler pendant la nuit.

18 décembre
Le colonel relève de son emploi le lieutenant commandant l’artillerie de montagne. Le commandement est passé à un sous-officier. L’amélioration des tranchées, abris, sapes, etc. se fait d’une façon continue.

19 décembre
Journée calme à part les obus habituels sur les réserves des deux sous-secteurs. Pas de blessés. Retour du capitaine Trinité (2e compagnie), blessé au Châtelet le 22 août.

20 décembre
Dans la matinée, quelques obus aux environs du bataillon du 35e territorial et au poste du colonel. Aucun dégât. Une patrouille envoyé par le commandant du sous-secteur numéro 2 rend compte que Craonne est fortement occupé. Une légère avancée sera établie en avant de ce sous-secteur.

21 décembre
Vives canonnades à gauche vers la ferme Heurtebise par notre artillerie. Vers 22h00, vive fusillade et canonnade à la gauche du 2e étranger. À 23h00, la fusillade a cessé pour reprendre vers 1h00 du matin le 22. Très courte durée. Retour du capitaine Koch, blessé le 29 août à Landifay, et du sous-lieutenant Leleu évacué.

22 décembre
Rien à signaler. Toujours quelques obus sur les compagnies en réserve de sous-secteur. Un blessé légèrement dans les tranchées. Nuit calme. Deux reconnaissances ont été envoyées et ont rapporté des renseignements sur les positions ennemies. Retour sans incident.

23 décembre
Pas d’incident à signaler. Les travaux de perfectionnement des tranchées et abris poursuivent sans interruption. De même, la destruction des réseaux de fil de fer devant les ouvrages de l’ennemi s’effectue chaque fois qu’il est possible. Nuit également calme.

24 décembre
Dans la journée, un blessé légèrement par balle dans les tranchées. Deux blessés par éclats d’obus au 2ème bataillon. Vers 22h00, un fort convoi ennemi et signalé entre Craonne et Chevreux. Il ne fut pas inquiété, la liaison téléphonique ayant été supprimée par l’artillerie.

25 décembre
Vers 7h00, le colonel signale un nouveau convoi ennemi qui s’arrête une demi-heure à Corbeny. Pas un coup de canon tiré par notre artillerie. Dans la journée, un homme blessé légèrement par éclats d’obus. À 16h00, relève du 2ème bataillon par le 1er. Elle s’effectue sans aucun incident. Dans la nuit, une patrouille est poussée sur le bois du Bonnet Persan. Elle a pu s’approcher jusqu’à 15 mètres du bois. Le chef rend compte qu’il est occupé par environ 80 Allemands.

26 décembre
Dans la journée, quelques obus sur les tranchées et la réserve du sous-secteur numéro 2. Six hommes blessés tous légèrement ; trois de ces hommes n’ont que quelques contusions sans gravité et ne sont pas évacués. Vers 21 h quelques coups de canon. Pas de dégât.

27 décembre
Un homme du 35e territorial tué par des éclats d’obus vers 11h00. Dans la nuit, un homme blessé dans les tranchées occupées par le 1er bataillon.

28 décembre
Dans la matinée et une partie de l’après-midi quelques salves d’artillerie sur les tranchées. Pas de blessé. Vers 22h00, une fusillade avec mitrailleuse à gauche. Sans durée. Rien à signaler.

29 décembre
De 10h00 à 15h00, l’ennemi bombarde nos tranchées avec des obus de tous calibres. À midi, le colonel donne l’ordre au 90 d’ouvrir le feu. Ordinairement, quelques obus suffisent pour faire taire l’ennemi. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Trois obus de 155 TR sur un objectif choisi, huit sur un autre obtiennent le résultat cherché. Les batteries ennemies de Craonne et Chevreux se taisent, seule la batterie de Corbeny tire jusqu’à 16h00 sur le Mont Hermel. Deux tués, trois blessés au sous-secteur numéro un. Cinq blessés au sous-secteur numéro 2. Dans la nuit, salves de coups sur le Mont Hermel. Pas de blessé.

30 décembre
Dans l’après-midi, le 80 de montagne tire 30 obus sur les ouvrages sud de Chevreux. Le colonel donne au 90 l’ordre de tirer en même temps sur Chevreux. Le tir a donné les résultats attendus : une demi-heure après la fin du tir, les Allemands ont envoyé environ 80 obus de 77 sur la batterie de montagne sans résultat. Nuit calme. Rien à signaler.

31 décembre
Quelques obus répartis sur les tranchées de première ligne dans la direction des batteries. Pas de blessé. Vers 23h30, devant le front du secteur numéro un, le saillant nord-est du bois est attaqué par les Allemands qui sont aisément repoussée par le feu. Devant le secteur numéro 2, la fusillade part des tranchées allemandes mais personne ne sort. Notre ligne ne répond pas attendant un objectif à courte distance qui ne se présente pas. D’après un renseignement, les anglais du 2e étranger seraient sortis de leurs tranchées en chantant leur hymne national. Les Allemands ont ouvert le feu et répondu par l’hymne allemand. Rien d’important.

16 oct. 2008

Janvier 1915

1er janvier
Dans la journée, une vingtaine d’obus de 150 millimètres sur nos tranchés de première ligne. Éclatement peu dangereux. Aucun accident.

2 janvier
Dans la nuit du 1er au 2 janvier, vers minuit et demi, une patrouille est envoyé par le commandant de la 2ème compagnie pour tenter de faire des prisonniers. L’adjudant Bourreau commande cette patrouille. Menée avec une grande prudence elle parvient jusqu’à environ 60 mètres des trous de tirailleurs allemands. À ce moment, plusieurs coups de feu sont tirés par l’ennemi. L’adjudant Bourreau est touché xxxxx grièvement. Le temps est alors très clair et la patrouille est obligée de se replier, l’ennemi ayant envoyé deux patrouilles dans le but évident de cerner la nôtre. L’adjudant Bourreau invite à ce moment les hommes à l’abandonner pour qu’ils ne puissent être faits prisonniers. Il parvient néanmoins à se traîner pendant une centaine de mètres où alors un soldat le ramène dans nos lignes.
Bien qu’elle n’ait pu accomplir entièrement la mission qui lui était confiée, cette patrouille a rapporté des renseignements très intéressants sur les positions ennemies.
Dans la journée, canonnade habituelle des tranchées. Un blessé grièvement et un légèrement. Vers 16h00 le 2ème bataillon remplace le 3ème au deuxième sous-secteur. Le 3ème bataillon va cantonner à Chaudardes et Concevreux.

3 janvier
Obus habituels sur les tranchées et réserves. Pas de blessés. Vers 22h00, quelques obus de 77 sur la réserve du premier sous-secteur et plusieurs obus de 150 millimètres aux environs du poste de commandement du colonel. Aucun incident.

4 janvier
Dans la matinée, vive canonnade. L’objectif des Allemands a été tantôt les tranchées de première ligne, tantôt les compagnies de réserve, ensuite l’artillerie troisième batterie du 43e et artillerie lourde. Aucun blessé au régiment. De 14h30 à 16h00, la canonnade reprend avec la même intensité sans plus de résultat. Dans la soirée, un blessé peu grièvement par une balle perdue.

5 janvier
Vers 7h00, un abri a pris feu accidentellement. Les allemands ont ouvert une fusillade dans la direction. Un sergent blessé légèrement. Un caporal grièvement. Dans la journée, canonnade violente sans résultat. Vers 22h00, quelques obus sur les tranchées de premières lignes. Pas d’accident.

6 janvier
Toute la matinée vifs bombardements de tranchées des réserves des cuisines. Aucun blessé. Pendant une partie de la nuit, canonnade sur la gauche du secteur occupé par le régiment. Pas d’accident.

7 janvier
Dans la matinée, pendant 1h00 environ, le mont Hermel, occupé par un petit poste et violemment bombardé. Dégâts purement matériels, aucun blessé. Aux tranchées, un homme blessé par balle peu grièvement. Pendant la nuit, rien à signaler.

8 janvier
Obus habituels sur les tranchées et réserves. Pas d’accident. Un homme tué par balle. L’eau monte de plus en plus dans les tranchées et le service y est rendu difficile et pénible. Les hommes ont les pieds dans l’eau nuit et jour. Ils se reposent avec les pieds contre les parois des abris.

9 janvier
Bombardement quotidien sur les tranchées les réserves. Pas de dégâts. Pendant la nuit, rien à signaler.

10 janvier
Canonnade sur nos premières lignes et les réserves. Aucun blessé. Bombardement de Chaudardes par une pièce de 77, 30 obus. Un sous-officier blessé, un soldat tué, tous les deux par surprise. Vers 16h00 relève. Le 1er bataillon est réservé à Chaudardes et Concevreux. Le 2ème bataillon prend le premier sous-secteur. Le 3ème bataillon prend le deuxième sous-secteur. Nuit calme, rien à signaler.

11 janvier
Bombardement plus intense pendant la journée des tranchées, de la réserve et de Chaudardes. Une centaine d’obus sur les tranchées. Une dizaine sur Chaudardes. Quatre blessés du régiment et un du génie aux tranchées. Tous légèrement. Pendant la nuit, un coup de main tenté par une section de la 7e compagnie nous a permi d’occuper l’emplacement d’un petit poste ennemi situé à environ 250 mètres en avant deux nos lignes.
Une tranchée et des réseaux brun et de fil de fer barbelé seront installés dès la nuit prochaine.

12 janvier
Obus habituels. Deux blessés, un par éclat d’obus assez grièvement, l’autre par balle légèrement. Nuit calme. Rien à signaler.

13 janvier
À part la canonnade habituelle, rien à signaler. Pas de blessés. Nuit calme.

14 janvier
Bombardement plus intense que de coutume, principalement du sous-secteur numéro un. Trois blessés, deux légèrement, un plus grièvement. Toute la journée, les Allemands ont envoyé des obus de tous calibres dans la direction des batteries. Rien à signaler pendant la nuit.

15 janvier
Canonnade, moins vive que celle d’hier, sur les tranchées de première ligne. Pas de blessés. Nuit calme.

16 janvier
Vers 7h00, vive fusillade à gauche avec canons de gros calibre. Fusillade de courte durée. Bombardement des deux sous-secteurs et de Chaudardes, pas de blessés.

17 janvier
Bombardement très vif des cuisines du sous-secteur de droite. Trois tués, quatre blessés faisant partie d’une corvée en route surprise par hasard. Bombardement de Chaudardes. Sans résultat. La musique du régiment et reconstituée sous la direction du sous-chef de musique David. Elle sera cantonnée à Ventelay ou les répétitions auront lieu. Nuit calme, rien à signaler.

18 janvier
Vers 8h00, deux obus sont tombés sur le sous-secteur numéro deux, tuant un homme. Dans la journée, bombardement moins violent que d’habitude. Pas de blessés. À 16h00, le 2ème bataillon remplace le 1er à Chaudardes et à Concevreux. Le 1er bataillon va occuper le sous-secteur numéro un. Nuit calme. Aucune patrouille allemande ne s’est montrée sur le front du régiment.

19 janvier
Dans la journée, un homme blessé par balle perdue. 20 ou 30 obus sur les tranchées sans résultat. Vers 19h45, le feu de l’artillerie a été ouvert sur l’ordre du colonel. Objectif : place de l’église de Craonne sur les convois de ravitaillement ennemis. 14 coups de 155 L ou TR. 10 obus explosifs de 75. Le tir parfaitement réglé a dû produire un grand effet de surprise. On a entendu des voitures ennemies fuir précipitamment. Toutes les lumières ont été éteintes précipitamment. Vers 21h00, quelques obus sans accident.

20 janvier
Bombardement moins intense que d'habitude. Pas d’accident. Vers 17h00, le petit poste qui occupe la meule de paille sur la route de Chevreux se replia sans combattre devant un détachement ennemi de 60 hommes qui s’approchaient de la meule. Sur l’ordre du colonel, le petit poste a été repris sans un coup de feu, sans combattre. Nuit calme.

21 janvier
Bombardement habituel plus violent qu’hier sans dégâts. Nuit calme, rien à signaler devant le front du régiment. Les Allemands ont incendié des meules entre Craonne et Craonnelle. Une de nos compagnies a tiré un feu de salve sur des Allemands qui se retiraient en petit nombre.

22 janvier
Bombardement de tous les jours sur les tranchées de première ligne et les compagnies en réserve. Le sous-lieutenant Dapoigny de la 3e compagnie est blessé légèrement au mollet et à l’épaule par éclats d’obus. Le sous-lieutenant Dapoigny demande instamment à rester sur le front, le colonel donne des ordres pour que néanmoins il soit visité aujourd’hui même par le médecin-chef. Le 155 à envoyé deux obus sur Craonne d’après une indication donnée par la première ligne. Il y a un effet sérieux, car les observateurs du mont Hermel ont entendu de nombreux cris de terreur poussés par les Allemands. Dans la soirée, les Allemands ont envoyé 40 obus sur la ferme du Temple, où le colonel a fait allumer un feu discret pour attirer leurs tirs.

23 janvier
Bombardement des tranchées de première ligne et de la ferme du Temple qu’un avion a survolé dans la matinée et sur laquelle il a laissé tomber une fusée. Un blessé légèrement dans les tranchées par des éclats d’obus. La batterie Bobollet a tiré sur des mitrailleuses allemandes à la lisière sud du bois de Chevreux. Elle a atteint une tranchée des tireurs, mais l’abri des mitrailleuses n’a pas été touché. Tirs très meurtriers néanmoins. L’observateur de la meule de paille a vu cinq ou six Allemands sauter en l’air ! Pendant la nuit, rien à signaler. Les Allemands ont bombardé en pure perte la ferme du Temple. Cette consommation d’obus était habituellement destinée aux compagnies de première ligne.

24 janvier
Journée calme si ce n’est que la ferme du Temple continue à avoir la faveur des allemands. Un soldat y entretient le feu de jour et allume le soir une lumière baladeuse. À 16h00, relève. Le 2ème bataillon remplace le 3ème dans le sous-secteur numéro deux. Le 3ème va cantonner à Chaudardes et Concevreux.

25 janvier
À 8h00, très bon tir de canon de 37 sur Craonne. 62 obus. Entre 14h00 et 15h00, une vive fusillade éclate dans le secteur du 129e (à droite du 36e ). Après cette action vers 15h00, les Allemands entament une canonnade et une fusillade intenses sur toute l’étendue du secteur du 36e. L’artillerie allemande envoie des obus de tous calibres, du 210, tire sur la batterie lourde (batterie Fromageot) du bois de Beaumarais. Les coups trop courts tombent à quelques mètres à l’est du poste de commandement du colonel et sur les abris des deux compagnies du 35e territorial. Les deux compagnies avaient quitté leurs emplacements quelques instants auparavant pour se rendre aux emplacements de combat. Le colonel reçoit successivement par téléphone plusieurs comptes rendus du sous-secteur numéro un (est du bois de Beau Marais) disant que les compagnies de première ligne sont fortement attaquées et réclament des munitions. Du poste de commandement, on entend effectivement une très vive fusillade.
Après de nombreuses communications téléphoniques avec les deux sous-secteurs, le colonel donne l’ordre formel de ne pas tirer un coup de fusil avant que l’ennemi ne soit à proximité des réseaux de fil de fer. La fusillade cesse de notre côté et l’on entend plus alors que celle des Allemands très vive encore. Le colonel apprend alors qu’en réalité l’ennemi n’est pas sorti de ses tranchées. À 16h30, la fusillade a complètement cessé. La canonnade seule subsiste. À droite du secteur du 36e, elle a été particulièrement violente. À la fin de la journée, une patrouille poussée en avant du front du 36e rencontre une patrouille allemande et lui tue ou blesse plusieurs hommes dont elle ne peut s’emparer par suite de l’arrivée d’un groupe d’Allemands plus fort qu’elle. Le poste avancé (un sergent et six hommes) a tenu toute la journée sous la fusillade et la canonnade.
Les pertes ont été de : quatre tués et deux blessés par des éclats d’obus et 11 blessés par balles. Dans la soirée, notre artillerie lourde tire sur Craonne où l’on a entendu une forte explosion.

26 janvier
Bombardement sur le secteur de droite sans résultat. Journée calme. Dans la soirée, une quinzaine d’obus sur le poste de la meule de paille. Un homme tué. Vers minuit, les Allemands ont envoyé quelques coups de feu de la lisière du bois de Chevreux et ont ensuite chanté.

27 janvier
Canonnade du sous-secteur de droite. Deux blessés légèrement par des éclats d’obus. Le poste de la meule de paille avait été bombardé sérieusement ainsi que la sape y conduisant. Le parapet de la tranchée en avant de ce poste est bouleversé. Les hommes s’étant tapis au fond de la tranchée, aucun n’a été touché. Ils ont tué deux Allemands cet après-midi.
Calme sur le sous-secteur de gauche.
Huit obus seulement aujourd’hui sur la ferme du Temple. Vers 18h00, bombardement du mont Hermel : un homme tué. Un avion a survolé le poste de la meule de paille ; les habitants ont fait le mort. Peu après une patrouille ennemie s’approchait. Le sergent ouvrit le feu et vit deux Allemands tomber.

28 janvier
Dans le sous-secteur de gauche rien à signaler. Le soldat Lagardère continue à allumer des bougies pendant la nuit et à allumer des feux le jour pour attirer la canonnade ennemie. Cet après-midi, 40 obus sont tombés sur la ferme ou à proximité. Pour plus de vraisemblance, il a éteint ses feux pour faire croire à l’ennemi que le but est atteint.
Nuit calme, rien à signaler.

29 janvier
Journée calme, peu d’obus. 95 obus de 37 ont été tirés sur le mur crénelé et les maisons de droite du village de Craonne, notamment sur une maison dans laquelle doit se trouver un observateur allemand.
Vers 14h00, tir de repérage sur l’église de Craonne pour XXX (???) ce soir s’il y a ravitaillement. Dans la soirée, un convoi avec tracteur est signalé en marche sur Craonne. Le 90 et le 155 ont tiré sur Craonne, les roulements de voitures ont immédiatement cessé.

30 janvier
À 7h00, le canon de 37 tire environ 50 coups sur Craonne. Dans la journée, les Allemands envoient une quinzaine d’obus en avant ou en arrière de la ferme du Temple. 30 obus sur la compagnie de droite du sous-secteur de droite, en arrière de la meule de paille, et sur les tranchées. Rien dans le secteur de gauche. Nuit calme.
Une patrouille a reconnu pendant la nuit une nouvelle tranchée établie par les Allemands au sud-ouest du bois du Bonnet Persan. Cette tranchée n’est qu’une ébauche non garnie de fil de fer.

31 janvier
Quelques obus sur les anciennes cuisines et vers la ferme du Temple. D’autres entre le poste de la meule de paille et la lisière du bois de Beau Marais. Aucun dégât. Une dizaine d’obus sur Chaudardes sans plus de résultats. À la nuit, relève. Le 1er bataillon va cantonner à Chaudardes. Le 2ème va occuper le sous-secteur numéro un. Le 3ème va occuper le sous-secteur numéro deux. Nuit calme.

15 oct. 2008

Février 1915

1er février
Bombardement habituel, mais peu violent. Personne de blessé. Journée et nuit calmes.

2 février
30 obus tirés sur la ferme du Temple où deux hommes du deuxième bataillon font des feux. Un seul obus sur le sous-secteur de gauche. Quelques obus sur Chaudardes dans la matinée et vers 15h00. Un homme contusionné très légèrement. Pendant la nuit, rien à signaler.

3 février
13 obus de gros calibre sur le mont Hermel. Sans résultat. Quelques gros obus sur Chaudardes. Une maison détruite. Calme sur le reste du secteur. Pendant la nuit, pas d’incident.

4 février
Quelques obus sur la ferme du Temple. Quatre obus de 150 sur Chaudardes. Pas de blessé. Nuit calme, rien à signaler.

5 février
À 7h30, les deux canons de 37 millimètres ont envoyé 75 obus sur Craonne (ligne de créneaux située au sud de l’église). Il a été très difficile, même avec la jumelle, d’apprécier des résultats. Bombardement du sous-secteur numéro 1. Obus dans toutes les directions sans objectif bien précis. Dans la soirée, l’ennemi a envoyé 30 obus sur la ferme du Temple, tous tombés à 100 mètres à l’est de la ferme et aux environs de ce point. Quelques obus sur le sous-secteur numéro 1. Aucun dégât. À 22h35, sur les indications du capitaine Le Rasle, l’artillerie envoie six coups sur la corne nord et la lisière ouest du bois Persan.

6 février
Quelques obus seulement sur la ferme du Temple. Le 80 de montagne a détruit en partie un terrassement à embrasures qu’on admet être un abri de mitrailleuses. Rien à signaler dans les sous-secteurs ni à Chaudardes. Vers 16h30, tir de canon de 37 sur Craonne. 10 obus en fonte, 64 en acier : objectif, une maison d’où sort de la fumée. Ligne de créneaux en pente de l’église. Nuit calme

7 février
Assez vif bombardement du sous-secteur de droite. Un sergent très légèrement blessé par un éclat de fonte. Pendant la nuit rien à signaler.

8 février
Quelques obus sur le sous-secteur de droite. Un homme blessé à l’épaule. Au sous-secteur de gauche, un homme blessé légèrement par une balle perdue. Ce matin, à 8h30, à la corne sud-ouest du bois Persan, deux sous-officiers allemands ont été aperçus. Accueillis par des coups de fusils, ils ont disparu. Grand manteau vert foncé.
Dans la soirée, un homme blessé légèrement par une balle perdue. Nuit calme.

9 février
Quelques obus tombent un peu partout venant de toutes les directions. Pas de dégâts. Les allemands ont installé un observatoire dans l’église de Craonne. À la jumelle on distinguait les observateurs dans la fenêtre du milieu. La troisième batterie à envoyé quelques obus vers l’église. Les deux derniers ont touché tout à côté de l’objectif. Les observateurs s’étant éclipsés, le tir a eu une très faible durée. Pour détruire l’observatoire, on attendra qu’il soit à nouveau occupé. Rien à signaler pendant la nuit.

10 février
Dans la journée, une maison de Craonne désignée au colonel comme étant constamment occupée, par des officiers sans doute, a été en partie détruite par un tir de 12 obus. Les allemands ont riposté par trois obus sur les tranchées, sans dégâts. Nuit calme.

11 février
Quelques obus sur le sous-secteur numéro 1. Personne n’est atteint. Rien d’autre à signaler. La nuit pas d’incident.

12 février
Bombardement du mont Hermel. Pas de dégâts. Dans le reste du secteur rien à signaler, nuit calme. La relève a eu lieu vers 16h00. Le 2ème bataillon va cantonner à Chaudardes. Le 1er bataillon va occuper le sous-secteur numéro 1.


13 février
Dans la journée, l'ennemi a bombardé le sous-secteur numéro 1, la tranchée de 520 m et les abords de la ferme du Temple. 87 obus en tout. Tir intermittent entre 11 h 55 et 15 h 30.
Une mitrailleuse a été installée à l'est de la cote 120. Elle a tiré sur les tranchées qui se trouvent à la lisière sud de Craonne à hauteur de l'église. Le temps brumeux et pluvieux empêchait de distinguer nettement les objectifs. Pas un mouvement sur la ligne ennemie. Suivant leurs habitudes les Allemands ont envoyé quelques obus une heure après le départ de la mitrailleuse sur la cote 120, à 300 m à l'ouest de son emplacement.
Rien à signaler pendant la nuit.

14 février
Bombardements de l'emplacement de la mitrailleuse qui a tiré hier. Aucun dégât. 20 obus de 105 aux environs de la ferme du Temple et de la tranchée de 520 m. Dans la soirée, l'ennemi a envoyé 14 obus petits et gros sur la lisière ouest de la cote 158. 32 petits et 18 gros sur la ferme du Temple et dans la clairière. Aucun accident.

15 février
De 9 heures à 9 h 30,une vingtaine d'obus à l'ouest de la réserve du sous-secteur numéro 1. Aucun dégât.
Un homme légèrement blessé par une balle après ricochet. Quatre obus sur la ferme du Temple. Rien à signaler au sous-secteur numéro 2, ni à Chaudardes.
Vers la fin de l'après-midi, l'observateur de la cote 120 signalait une trentaine d'Allemands qui s'étaient portés par infiltration au bois de Chevreux à la voie ferrée (parti en déblais à l'ouest du bois). Le 3e batterie envoya 8 ou 10 obus sur la voie ferrée et à l'est : bon tir.
Des patrouilles envoyées vers 20 h n'ont rien rencontré de suspect. Pendant la nuit aucun mouvement chez l'ennemi. De 21 heures à 23 h, quelques obus sur la ferme du Temple et sur la lisière nord-est du bois de Beaumarais.

16 février
Bombardements de sous-secteur numéro 1. Quelques obus seulement sur les tranchées et la réserve. Un caporal blessé (bras cassé) par une fusée. 60 obus, gros et petits calibres, sur la ferme du Temple, dans le Ployon et à l'ouest de la ferme. Rien à signaler dans le sous-secteur numéro 2. Cinq obus français sont tombés sur les tranchées de première ligne. Pas de blessés. Pendant la nuit rien à signaler. Le mur de la ferme du Temple (face ouest) a été crénelé pendant la nuit.

17 février
De 7 h 45 à 8 h 30, 16 obus dont 12 de gros calibre ont été tirés sur la ferme. L'angle nord-est du mur a été renversé. Dans le sous-secteur numéro 1, rien à signaler. Bombardements de la cote 120 : une quinzaine d'obus venant de la direction de Chevreux. Pas d'accident. À 21 h, 9 obus de gros calibre sur la ferme du Temple.

18 février
De 10 h 45 à 13 h, bombardement de la lisière est du bois de Beaumarais et sur la tranchée de 520 m. 71 obus en tout, la plupart de gros calibre. Quelques obus sur le mont Hermel et la cote 120, venant de la direction de Chevreux. Pas de blessé. Nuit calme. Nos patrouilles de reconnaissance ne rencontrent l'ennemi nulle part.

19 février
Quelques obus sur le sous-secteur numéro 1. Aucun dégât. Vers 18 h 30,12 coups de canon sont tirés sur Craonne par la 2e batterie sur certaines maisons indiquées comme étant habitées. Pendant la nuit un patrouilleur est tué accidentellement par un de ses camarades.

20 février
Quelques obus sur la ferme du Temple. Rien à signaler dans le sous-secteur numéro deux. Vers 16 h, relève. Le premier bataillon va cantonner à Chaudardes. Le 2e bataillon va occuper le sous-secteur numéro 1. Vers 20 h, les voitures sont signalées entrant dans Craonne. La 3e batterie ouvre le feu. Bon tir. Plusieurs maisons écroulées. À 20 h 30, des travailleurs sont signalés en train de réfectionner une tranchée ennemie à l'ouest de Craonne. L'artillerie du 18e corps prévenue disperse les travailleurs.

21 février
Huit obus de petit calibre sur Chaudardes. Aucun dégât. Dans la soirée, un homme en corvée blessé légèrement par éclat d'obus. Nuit calme.

22 février
23 obus entre la ferme du Temple et la tranchée de 520 m. Rien à signaler dans le reste du secteur. Nuit calme.

23 février
De 14 heures à 14 h 30,une vingtaine d'obus dans la clairière de la ferme du Temple sur la lisière est du bois et dans le Ployon. À 15 h, 44 obus aux environs de la ferme du Temple. Dans le 2e sous-secteur , rien à signaler. Nuit calme.

24 février
Sous-secteur numéro 1: de 11 heures à 11 h 30, 10 obus sur la ferme du Temple. À 15 h, un obus français tombe dans la réserve. Pas d'accident.
Dans le sous-secteur numéro 2 : à 15 h, quatre obus de 77 sur la compagnie de gauche (9e). Un homme blessé légèrement. Vers 16 h 30 : 15 obus sur la même compagnie : un tué, un blessé grièvement, trois légèrement. Vers 18 h relève. Le 3e bataillon va cantonner à Chaudardes.
Premier bataillon : premier sous-secteur .
2e bataillon : 2e sous-secteur. Nuit calme.

25 février
Dans la journée une vingtaine d'obus sur le saillant est du bois de Beaumarais. 12 obus tombés entre la légion et le sous-secteur n°2. Nuit calme. Rien à signaler.

26 février
Aucun obus sur le sous-secteur n°2. Quelques-uns sur le sous-secteur n°1. Pas de blessé. Dans la matinée un petit poste de la 6e compagnie a fait un prisonnier du 16e Landwehr. Pendant la nuit, rien à signaler.

27 février
Le soldat Lagardère a construit une sorte d'observatoire au nord de la ferme du temple pour attirer l'attention de l'ennemi. Cet artifice a été détruit par 15 obus de 77 tirés de 10 h 30 à 11 h 15. De 15 heures à 15 h 30, 16 coups de même calibre sur le sous-secteur n°1. Quelques obus sur le sous-secteur n°2. Un homme blessé légèrement. Quatre obus sur Chaudardes. Pas de blessé.

28 février
Rien à signaler. Deux médailles françaises (dont la médaille de 1870) trouvés sur un cadavre allemand du 17e d'infanterie. À 18 h relève :
le 2e bataillon va cantonner à Chaudardes.
Le 3e bataillon : 2e sous-secteur
Le 1er bataillon : premier sous-secteur .
Nuit calme, rien à signaler.

14 oct. 2008

Mars 1915

1er mars
Une vingtaine d'obus sur tout le secteur. Pas de blessés. Pendant la nuit rien à signaler. À la date de ce jour, une compagnie de mitrailleuses est constituée pour le régiment. Capitaine Besnier, commandant. Sous-lieutenant Guérin et Hotton, officiers de peloton.

2 mars
Bombardement habituel. Pas d'incident. Nuit calme.

3 mars
Canonnade peu vive dans le secteur. Dans le sous-secteur n°2, le sergent Lhermitte, 10e compagnie, occupé à faire un croquis prospectif des positions ennemies, est blessé grièvement par un éclat d'obus. Pendant la nuit, rien à signaler. Un homme blessé accidentellement en maniant de vieux fusils.

4 mars
Bombardements intermittents de tranchées et de réserve. Aucun blessé. Dans la soirée relève.
Le 3e bataillon va cantonner à Chaudardes.
Le 2e bataillon va occuper le sous-secteur numéro 2.
Dans le courant de la nuit, un homme blessé par balles.

5 mars
Bombardement habituel. Un caporal blessé par un éclat d'obus. Nuit calme, rien à signaler.

6 mars
De 14 h 30 à 15 h : 38 obus de 77 sur la lisière est du bois de Beaumarais et aux environs de la ferme du Temple. Quelques obus vers Moulin Pontoy, le mont Hermel. Pas de blessés. Pas d'incident durant la nuit.

7 mars
Rien à signaler dans le sous-secteur numéro 1. De 10 heures à 11 h, 27 obus sur le bois de Beaumarais, à l'est de la cote 120. Pas d'accident. Entre 12 h et 13 h, la 3e batterie du 43e à démoli un abri de mitrailleuses à la lisière du bois de Chevreux. Nuit calme.

8 mars
Rien à signaler. Dans la soirée relève : le 2e bataillon va cantonner à Chaudardes. 3e bataillon : sous-secteur n°2. Rien à signaler pendant la nuit.

9 mars
De 9 à 11 h, 13 obus sur la ferme du Temple et 25 sur le sous-secteur n°1. Sous-secteur n°2 : rien à signaler. Nuit calme.

10 mars
Quelques obus de 150 et de 77 sur le sous-secteur n°1. Rien sur le sous-secteur n°2. De 19 heures à 20 h, quelques obus. Un homme contusionné légèrement. Nuit calme.

11 mars
Rien à signaler dans le sous-secteur n°1. Les tranchées de première ligne du sous-secteur n°2 ont été bombardées par du 150 vers 17 h. Un abri de la 9e compagnie a été démoli : trois morts dont deux par asphyxie. Un blessé légèrement. Pendant la nuit pas d'accident.

12 mars
Vers 10 h 30, environ 30 obus de 77 sur la lisière est du bois de Beaumarais. À 14 h 30 : trois obus de même calibre sur la cote 120. Deux obus de 150 sur le mont Hermel. Aucun accident. À la nuit, le premier bataillon va cantonner à Chaudardes. Le 2e bataillon occupe le sous-secteur n°1. À 20 h 30 une dizaine d'obus dans la direction de la route de Craonnelle, venant de Corbény. Trop court par rapport au ravitaillement. Vers la même heure 11 coups ont été tirés sur la ferme du Temple. Le rapport d'une reconnaissance envoyée cette nuit dément les propos de deux déserteurs allemands disant Craonne inoccupé par l'ennemi.

13 mars
De 16 à 17 h : 64 obus de petits et gros calibre sur la ferme du Temple, la tranchée de 520 m et la lisière est du bois de Beaumarais. Aucun blessé. Dans l'après-midi, le sous-lieutenant Lhostis est grièvement blessé par l'éclatement prématuré d'une grenade Marten-Hale, ainsi que le sous-lieutenant Guérin, ce dernier légèrement atteint. Le sous-lieutenant Lhostis a été évacué immédiatement en automobile sur l'ambulance de la division. Il a conservé courageusement tout son calme demandant à ce qu'on dissimule à ses hommes la gravité de ses blessures pour ne pas affecter leur morale. Nuit calme, rien à signaler. Quatre obus de 150 vers la cote 120 et le mont Hermel, sans mal. Rien à signaler dans le sous-secteur n°1. Pas d'incident, pendant la nuit.

14 mars
Quatre obus de 150 vers la cote 120 et le mont Hermel, sans mal. Rien à signaler dans le sous-secteur n°1. Pas d'incident pendant la nuit.

15 mars
De 9 h à 10 h 30 : 48 obus de petit calibre sur les tranchées de première ligne. De 10 h 30 à 11 h 30 : 21 obus de petit calibre sur la lisière nord du bois. Quatre obus de gros calibre sur la ferme du temple. Dans le sous-secteur n°2 rien à signaler. Nuit calme.

16 mars
27 obus long sur la ferme du Temple. Trois obus de 150 sur la première ligne du sous-secteur n°2. Aucun blessé. Vers 20 h, les postes avancés ont reçu quelques coups de fusil venant des pentes de Craonne. Ils ont riposté en tirant sur les lueurs produites par les fusils ennemis. Rien à signaler, pendant la nuit.

17 mars
Journée calme, bombardements peu intenses. Pendant la nuit rien à signaler.

18 mars
Bombardements de la lisière nord du bois par la batterie ennemie du sud-est de Corbény. Qui prend presque d'enfilade les abris surélevés. Deux hommes tués et quatre blessés par le premier obus qui est tombé sur le coin droit de l'abri. Une vingtaine d'obus ont été tirés sans autre résultat. De 10 h 15 à 16 h 15 : 20 obus environ sur le sous-secteur n°2. Aucun accident. Un obus français est tombé sur le coin gauche du mur de Craonne près de la cabane du jardinier. Les postes avancées ont nettement entendu les cris de douleur des Allemands. Dans la soirée relève, le 3e bataillon va à Chaudardes, le 2e bataillon va occuper le sous-secteur n°2, le premier bataillon va occuper le sous-secteur n°1.

19 mars
À 13 h : 28 obus sur la ferme du Temple. De 11 h 20 à 11 h 50 : six obus sur le sous-secteur n°2, et 14 vers la cote 120. Cinq ou six obus n'ont pas éclaté. Un cas de rougeole est signalé dans la population civile de Chaudardes. Le peloton qui occupait la ferme où le cas a été constaté est mis en quarantaine. Nuit calme.

20 mars
Quatre obus de 150 sur la ferme du Temple, venant de Craonne, vers 14 h 30. Rien dans le sous-secteur n°2. Pas d'incident pendant la nuit.

21 mars
L'artillerie allemande a montré une grande activité qui se manifeste régulièrement tous les dimanches. Obus de 150 sur le sous-secteur de droite. Obus de 105 et 77 sur le sous-secteur de gauche, vers le poste du commandant du colonel. Beaucoup d'obus sur nos avions. Sans résultat. Mais dont les éclats sont tombés en grand nombre sur les différents groupes se tenant dans le bois. Pas d'accident. Nuit calme.

22 mars
Rien à signaler dans les sous-secteurs.
La batterie ennemie de 105, installée derrière Craonne, a tiré dans la direction de la 3e batterie. Trop court ou trop long. Une vingtaine d'obus dans la direction de Chaudardes. Tous trop court. Nuit calme, pas d'incident.

23 mars
16 obus de 77 sur la compagnie de gauche du sous-secteur n°1. Sans mal. Dans le sous-secteur n°2 : quelques gros obus sur la compagnie de droite. À 14 h, une trentaine d'obus aux environs du poste du colonel. Longs à gauche, courts à droite. Pendant la nuit, rien à signaler.

24 mars
Vers 9 h : 18 obus sur la ferme du Temple. À 13 h 30 : trois très gros obus sont tombés sur le bois des Buttes. On n'a pas entendu le départ des coups. Dans le sous-secteur n°2 : six obus de 150 sur la compagnie de droite. Pas d'accident.
Relève.
Le 2e bataillon va cantonner à Chaudardes.
Le 3e : sous-secteur n°2.
Le premier : sous-secteur n°1.
Vers 19 h : cinq obus de 150 sur la compagnie du centre du sous-secteur de droite. Dégâts matériels.

25 mars
13 obus de gros calibres venant de Craonne sont tombés sur la gauche de la compagnie du centre du sous-secteur n°1. Rien à signaler dans le sous-secteur n°2. Nuit calme.

26 mars
De 8 h à 8 h 35 : 11 obus sur le saillant nord-est du bois venant du sud-est de Corbény. Pas de blessés. 11 obus de 150 sur les tranchées de la compagnie de droite du sous-secteur n°2. Un homme blessé légèrement. Toutes les compagnies du front ont tiré un certain nombre de cartouches. Les Allemands ont répondu par des feux de salves dans le secteur de la compagnie de droite du sous-secteur n°2. Vers 16 h : 10 obus de 150 sur les compagnies de première ligne du sous-secteur n°1, et 15 sur la route de Craonnelle venant du sud-est de Chevreux. Le 3e bataillon a exécuté un tir très efficace sur cet objectif.

27 mars
15 obus de 77 sur la ferme du Temple. 11 obus de 150 sur la compagnie de droite. Pas d'accident. Vers 18 h 15 : sept obus de 150 sur la compagnie du centre du sous-secteur n°1. Un homme blessé légèrement. Pas d'incident pendant la nuit.

28 mars
Quelques obus de 77 sur la compagnie du centre du sous-secteur n°1. Vers 13 h 30 : 60 obus de 105 vers la cote 120. À Chaudardes, six obus sont tombés sur le village. Le 3e obus atteignit la maison où mangeaient les sous-officiers de la VIe compagnie est blessa mortellement le sergent Molle et légèrement deux autre sous-officiers -- les derniers à descendre dans la cave. Molle est mort quelques instants après. Les exercices de tirs continuent dans les tranchées pour les compagnies et les mitrailleuses. Les Allemands répondent sur toute la ligne. Pendant la nuit rien à signaler.

29 mars
Huit obus de 150 venant du sud-est de Corbény sont tombés de 13 heures à 13 h 30 sur la tranchée du centre du sous-secteur n°2. Aucun dégât, aucune perte. À 14 h 15 : huit obus de 77 ou 88 venant du nord de Craonne, vers Californie, sont tombés sur la cote 120. L'ennemi continue à répondre aux exercices de tir individuel exécutés dans les tranchées. Le colonel Bernard, commandant le 36e, désigné par ordre du général commandant en chef au commandement de la 103e brigade d'infanterie, quitte le régiment dans l'après-midi après avoir passé le commandement par intérim au chef de bataillon Koch. Nuit calme rien à signaler.

30 mars
Journée calme. Aucun bombardement. Les tirs individuels et les tirs de mitrailleuses ont été exécutés dans les conditions habituelles. 150 cadavres allemands ont été désinfectés devant la gauche du sous-secteur de droite. De nouveaux cas de rougeole à Chaudardes parmi la population civile. Le corps ayant perçu deux journées de vivre de réserve pour la constitution de dépôts de vivres dans le secteur, les ordres sont donnés pour la construction des magasins nécessaires.
Un dans chaque sous-secteur.
Un au poste de secours.
Rien à signaler pendant la nuit.

31 mars
Entre 12 h et 12 h 30, 12 obus de 150 sont tombés sans dégât sur la compagnie de droite du sous-secteur n°2 venant de la direction de Chevreux sud-est. A la compagnie du centre du sous-secteur n°1, vers 15 h, un homme blessé légèrement à la tête par éclats d'obus de petits calibres venant de Corbény (sud-est). Un rapport du commandant de la compagnie de droite du sous-secteur n°1 fait ressortir que l'ennemi organise plus fortement la partie occidentale de la corne sud-est du bois de Chevreux.
Une section du génie est mise à la disposition du 36e : elle sera chargée de la construction de trois dépôts de vivres, puis continuera l'encerclement du bois dès que le corps sera en possession du treillage métallique nécessaire.
Nuit calme, rien à signaler.
Une reconnaissance a constaté la présence de l'ennemi sur les pentes sud-ouest de Craonne et en avant de la barricade.